Gastronomie Coups de Coeur

Eze : Raingeard garde le cap

Descendre depuis son entrée sur la basse Corniche vers l’hôtel du Cap Estel en serpentant entre les pins parasols et les allées fleuries est déjà un vrai bonheur. Une belle mise en bouche pour qui vient déguster la cuisine étoilée de Patrick Raingeard, un Breton pure souche qui a fait de la Côte d’Azur sa seconde patrie, d’abord à Monaco (Zebra et Port Palace) puis ici dans cette splendide maison d’inspiration florentine posée sur la mer, au bout de cette péninsule intime et préservée.
Et d’année en année, la cuisine de Raingeard prend de la hauteur tout en s’allégeant sans sacrifier au goût. Sa carte de fin d’automne, très légumière, en est la démonstration parfaite.
Ca démarre en trombe avec des « tortellinis » au potiron, langoustine au caviar Petrossian et espuma de topinambour, avant de poursuivre avec un superbe homard de l’Atlantique rôti à l’anis étoilé, céleri et consommé à l’origan aux saveurs délicates. Pour sa part, le loup sauvage avec écailles fait son petit effet en arrivant à table cuit sur son galet, avec sa suite de salicornes, chanterelles et citrouille. Et en cette fin d’automne, le gibier est de la partie avec un tendre dos de chevreuil rôti au thym et ses choux rouges à la grenade et aux marrons : précision des cuissons, présentation et saveurs sont au max ! Mais vous auriez pu aussi vous régaler d’une raviole de palourdes du sud caramélisée au jus de veau, d’un rouget rôti au balsamique aux petits légumes d’antan croquants au citron et mélisse ou d’un quasi de veau du Limousin aux cèpes, figues et amandes fraiches... Au dessert, Vincent Delhomme apporte sa contribution au bonheur avec son fameux Galet ezasque ou avec « l’Exotique et l’exotisme », une composition dans laquelle crémeux de chocolat blanc, coco et fruits exotiques jouent sur un bon tempo. Voilà un Cap toujours en pointe !

Ouvert du mardi au samedi. Carte et menus à 130€ en quatre services (accord mets/vins à 60€) et 170€ en six services (accord mets/vin à 80€).