Et encore... Automobile

Renault Arkana Hybride

Un secret de famille

Renault élargit sa gamme en se positionnant sur le marché du SUV coupé avec l’Arkana dans un esprit familial. Le tarif de la version hybride plutôt convaincante démarre à 31.200 €.

Les tendances du moment dans le monde de l’automobile sont les SUV et l’électrique. En affinant la réflexion dans le domaine du style on voit fleurir les SUV aux allures de coupé, tandis que sur le plan des motorisations, la formule dite "full hybride" semble le plus rationnelle puisqu’elle n’est pas tributaire de bornes de recharge, tout en diminuant sensiblement la consommation d’essence. Dans cette configuration, l’Arkana a toutes les chances de bien figurer dans ce créneau et Renault ne fait pas mystère de ses ambitions, tout en rappelant que son nom vient du mot latin "arcanus" conjugué au féminin et se traduisant par "secret".

> Un style anodin
Du point de vue esthétique, l’Arkana s’identifie parfaite-ment à la marque au losange avec des faces avant et arrière très proches de celles de la Mégane. De profil, il se remarque par sa hauteur de caisse, son empattement de 2,72 m, le même (pour un clin d’œil !!) que celui de la R16 de 1965 côté gauche, (le droit était de 2,65 m), sa longueur de 4,57 m et un toit fuyant sur l’arrière, (la R16 mesurait 4,26 m). Au bout du compte, une ligne agréable mais sans grand caractère, ayant pour mission de faire accepter sa tenue sur les cinq continents. Si auparavant le "coupé" était le lot de voitures se voulant mieux profilées, souvent deux portes, plus élégantes mais sacrifiant l’habitabilité arrière, la mode SUV coupé veut éviter cet ennui. Au détriment du look forcément et chacun jugera.

> Un coupé familial
Il est vrai aussi que les designers ont dû travailler à partir de la base technique du Captur, le SUV compact de Renault, qui mesure seulement 4,23 m sur un empattement de 2,64 m (des mensurations plus proches de la R16 en considérant cette fois l’empattement côté droit). C’est pourquoi l’Arkana dispose de moins de largueur que ses concurrents du même segment. Pour autant, les passagers arrière sont bien traités, notamment pour leurs jambes et leurs têtes grâce à une garde au toit respectable. Le coffre de 480 litres reste appréciable. Il est même de 530 litres pour l’Arkana motorisé par le 4 cylindres 1,3 litre essence conjugué en 140 et 160 ch doté d’une micro-hybridation via un alterno-démarreur et une petite batterie de 12 V logée sous le siège passager avant. Une assistance électrique qui est une astuce pour réduire le taux de CO2 lors du passage aux Mines, et la consommation en ville de quelques décilitres.

> Une boîte qui fait la différence
Pour un surcoût de 1.500 €, la motorisation dite full hybride, initiée par Toyota, est plus crédible en terme de réduction de la consommation et donc d’émission de CO2. Sous le capot de l’Arkana, il s’agit d’un 4 cylindres 1,6 litre délivrant 145 ch avec une batterie 230 V de 1,2 kWh logée entre le train arrière (d’où 50 litres de moins dans le coffre) et deux moteurs électriques, un pour la traction de la voiture, l’autre pour la gestion de la boîte de vitesse automatique utilisant des crabots et les trois modes de conduite possible. Un système plus réactif et silencieux que les CVT de la concurrence. L’autonomie en mode tout électrique est de l’ordre de 3 km à basse vitesse et donc en ville. Sur la route, Renault annonce une consommation moyenne de 4,8 litres ce qui est tout à fait réaliste. L’Arkana se révèle à son aise et procure un bon confort essentiellement sur le plan de l’insonorisation. Une conduite sportive, qui n’est pas dans ses gènes, prouvera que les pneus coréens Kumho ne valent pas des Michelin. Mais il faut bien faire des concessions, l’Arkana est produite en Corée du Sud.
Philippe Lacroix