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Thierry Neuville, Rencontre avec le pilote belge

Vice-champion du monde WRC, le pilote Thierry Neuville va entamer en Principauté sa neuvième saison avec Hyundai. Dans le cadre d’une interview exclusive le Belge est revenu sur sa carrière et ses objectifs.

- Comment est née votre envie de devenir pilote ? 
Tous les ans, mon papa m’emmenait assister à des courses de rallye, en Belgique. Avec mon meilleur ami d’enfance, on trouvait ça spectaculaire et l’on rêvait de devenir pilote. C’était très beau à voir… Et parfois très impressionnant. On adorait ça. Mon envie vient de là. Ma famille n’avait pas forcément les moyens de financer ma passion, mais quand j’ai remporté le rallye jeune en Belgique, ma carrière était lancée.

- Si l’on se penche sur votre parcours, quels sont vos plus beaux souvenirs ? 
Il y en a plein ! Je dirai tout d’abord la première victoire internationale au Tour de Corse ou la victoire au Tour de Sardaigne, en 2018, face à Sébastien Ogier. Et bien évidemment la victoire au Rallye Monte-Carlo, en 2020. De beaux souvenirs, il y en a vraiment beaucoup… Et notamment au début de ma carrière, des instants qui ont été décisifs pour la suite.

- Pourriez-vous revenir sur votre victoire en Principauté en 2020 ? 
On s’est battu pour la victoire durant tout le week-end. On s’est fortement rapproché des leaders, le samedi soir, en alignant des "scratch" et l’on a continué à en faire le dimanche. Ce qui nous a permis d’être capables de gagner ce rallye. C’est une victoire importante, car tout pilote rêve de remporter une fois dans sa vie le Rallye Monte-Carlo… On figure à jamais sur la liste des pilotes qui ont réalisé cet exploit.
 
- A vos yeux, que représente le Rallye Monte-Carlo ?
C’est un rallye mythique. Seuls les meilleurs coureurs ont pu le gagner. Depuis 2020, notre nom est gravé sur le trophée des vainqueurs, personne ne pourra nous retirer ça. C’est un rallye à la fois mythique et compliqué. Il est l’un des plus difficiles, et pas seulement au niveau du pilotage mais également des conditions météo, du choix des pneus, des stratégies… Il est très complet. Ces dernières années, nous avons toujours été très compétitifs sur ce rallye. On rate la victoire en 2019 - pour une seconde et demie - face à Sébastien Ogier et l’année suivante, on le remporte. Ces cinq dernières années, on a terminé sur le podium. Même si j’y ai connu des débuts difficiles, c’est un rallye que j’apprécie énormément.

- Quel regard portez-vous sur Monaco où vous résidez à l’année ? Quels sont vos lieux favoris ?
Effectivement, je passe le peu de temps libre qu’il me reste en Principauté. J’y suis installé avec ma famille, notre fille y est inscrite à la crèche, et bientôt à l’école. Nous nous sommes fait pas mal d’amis ici. En ce qui concerne mes lieux favoris, j’ai la chance d’habiter au Larvotto et d’avoir la nouvelle plage juste en face de chez moi, je profite donc de la digue. On s’y balade avec la petite. Et puis il y a le Maya Bay, mon restaurant préféré. Certainement un des meilleurs du pays. On y trouve toujours une bonne ambiance et une très bonne cuisine.
 
- Quelles sont vos ambitions pour la prochaine étape monégasque et plus largement la saison à venir ? 
Honnêtement, il est difficile de répondre à cette question…. L’objectif on le connaît, mais de quelle manière l’atteindre ? C’est une autre histoire. Aujourd’hui, on a beaucoup d’interrogations. Il est impossible de savoir où l’on est situé par rapport à la concurrence, et c’est pareil pour eux. Les cartes ont été redistribuées. Il nous reste beaucoup de travail à accomplir. Nous n’avons aucune information au niveau compétitivité, on est tous inquiets de ne pas avoir d’assistance le premier et le deuxième jour. On craint que ce soit une épreuve d’endurance, plutôt qu’un sprint. Il faut aborder cette course d’une manière complètement différente, être plus calme, et ne surtout pas être stressé. Le risque de ne pas atteindre l’arrivée est important. Il va falloir être gentil avec la mécanique car on ne maîtrise pas tout. On risque d’avoir quelques difficultés, le temps d’acquérir un maximum d’informations en course, de mieux connaître ces systèmes hybrides. C’est un vrai challenge et chaque kilomètre sera décisif. Il reste beaucoup d’inconnus. Celui qui n’aura pas de soucis est celui qui gagnera ce Rallye Monte-Carlo.


www.thierryneuville.be