Art & Culture Monaco

Medi, Entre les ondes

Chanteur, producteur ou encore révélateur de talents, Medi est un artiste complet qui s’exprime à la fois en studio d’enregistrement, en concerts ou sur les ondes monégasques… Interview exclusive de ce Niçois, avide de création.

> Comment êtes-vous devenu un artiste aux multiples casquettes ?
J’ai toujours été intéressé par plusieurs facettes de mon métier. Aujourd’hui, je me considère comme un musicien avant tout. Complet, je l’espère. Batteur, guitariste, pianiste, chanteur. Et évidemment auteur-compositeur. Entré au conservatoire de Nice à l’âge de 7 ans, j’ai rapidement eu l’envie de faire des albums. J’ai réalisé mon premier opus aux côtés de Dave Stewart, le guitariste d’Eurythmics. Et quelques années plus tard, l’album "You Got Me Moving" et notamment le single "How Would You Do It" ont été plébiscité par le public. Mais entre les enregistrements, j’ai toujours accompagné d’autres artistes. J’ai été choriste pour U2, batteur pour Charlie Winston et réalisateur pour Ben Mazué ou Fréro Delavega. Les choses se sont faites naturellement. Et toutes ces expériences m’ont finalement donné l’envie de devenir producteur.

> C’est ainsi que "Dime On Music" est né…
Oui, il y a 6 ans j’ai décidé de m’installer à Nice pour apporter à cette région une certaine impulsion. A mes yeux, il manquait une structure de développement artistique qui puisse épauler les artistes locaux dans leur démarche créative. J’ai alors lancé Dime On Music, une structure qui regroupe plusieurs activités liées à l’industrie de la musique. A savoir un label, une maison d’édition, la production de concerts, et le développement de projets artistiques. Le premier artiste à m’avoir fait confiance est David Zincke. Ensemble, on a sorti un album que j’adore et qui cumule désormais les 3 millions de streams.

> Pourriez-vous nous parler des membres du label ?
De nouvelles personnalités rejoignent régulièrement cette communauté, ce collectif qui évolue et prospère en fonction de mes rencontres. Récemment, c’est Jake Raggio, un chanteur/rappeur du Tennessee, basé à Monaco qui nous a accordé sa confiance. On a sorti en mai dernier, un premier single intitulé Straighten me out et l’on multiplie les collaborations.

> Quels sont vos liens avec la Principauté ? 
En tant que musicien, j’ai toujours entretenu des liens très forts avec Monaco. Je venais régulièrement jouer à La Rascasse et j’ai été l’un des premiers à me produire au Grimaldi Forum dans le cadre des Thursday Live Sessions. D’ailleurs, c’est un rendez-vous que je conseille vivement ! La programmation d’Alfonso Ciula est excellente. C’est également en Principauté que j’ai développé ma propre émission mensuelle, baptisée "Entre les ondes". J’invite à l’antenne de Radio Monaco des artistes que j’aime. On discute de nos passions communes, ils se produisent en "live" et je les accompagne. Enfin - et c’est une grande surprise dans ma vie de producteur - j’ai découvert une scène musicale composée de Monégasques et de Résidents à la fois chanteurs, danseurs ou rappeurs… Des personnalités comme le producteur "Beat Maker" du nom de Tofaus, un rappeur Battling D Siki, avec lesquels je développe de nombreux projets au sein de mon label.

> Pourriez-vous nous parler de "Live Attitude" ? 
C’est devenu l’un des projets phares de Dime On Music. En 2017, j’ai lancé cette initiative pour apporter à de jeunes artistes, âgés de 12 à 18 ans, notre savoir-faire et notre passion pour le "songwriting". Cela parait simple mais dans les écoles de musique, on ne vous apprend pas à écrire et composer des chansons. Je pense pourtant que ça se travaille au quotidien. Le Centre Animanice à Bon Voyage et la ville de Nice nous apportent déjà leur soutien mais pour que les choses évoluent encore plus et que tout cela prenne de l’ampleur et réponde aux ambitions de ses participants, nous avons besoin d’efforts supplémentaires.

> Depuis sa création, il connaît de plus en plus d’engouement…
Oui clairement, de 4 inscrits nous sommes passés à 20 lors de la dernière édition. Il n’y a pas de Prix à remporter mais c’est un tremplin, et l’opportunité pour des artistes en devenir d’écrire leurs premières chansons. De créer les bases d’une carrière. Ce qui est génial c’est qu’à la fin de l’année, ils sont de véritables auteurs-compositeurs. Ensuite, l’avenir leur appartient ! Et la prochaine étape, est de créer une structure plus académique, mais accessible à partir de 18 ans. C’est un autre projet sur lequel je fonde de grands espoirs.

> Qu’est-ce que le Dime On Café ?
Fédérer est l’essence même de Dime On. Notre festival annuel, le Dime On Fest - dont la prochaine édition est prévue le 31 mai 2020 aux Arènes de Cimiez - en est la preuve. Il réunit sur la même scène, l’ensemble de nos artistes. Mais j’ai voulu multiplier ces rencontres et ces représentations en collaborant avec un café. On y organise des soirées "open mic" où le micro est ouvert à tous. C’est une étape supplémentaire qui illustre cette envie de communion artistique. Cette association existe déjà à Nice, et je rêve de voir ce projet décliné à Monaco ou d’autres villes de la Côte d’Azur.

> En tant qu’artiste, quels sont vos projets ?
J’ai sorti en juin 2018 un EP composé de 5 titres, intitulé "MY LIFE", le premier au sein de mon label. Et récemment, j’ai formé un nouveau collectif baptisé FISTFUL OF DIMES. Il rassemble des artistes de Dime on Music et il nous permet d’être encore plus forts et soudés. On s’apprête à sortir un premier single et l’on espère faire de très nombreux concerts ! J’écris et j’enregistre régulièrement des titres pour mon plaisir, sans vraiment me soucier d’un plan de sortie mais je me suis rendu compte que j’avais la quasi totalité d’un album, entièrement chanté en Français. C’est une sorte de journal. Des titres super nostalgiques et mélancoliques mais très sincères. ■