Art & Culture Monaco

Marie-Pierre Gramaglia, Urbanisme et mobilité éco-responsable

Dans le cadre d’une interview exclusive, Marie-Pierre Gramaglia Conseiller de Gouvernement - Ministre de l’Équipement, de l’Environnement et de l’Urbanisme fait le point sur les projets engagés par la Principauté en matière de mobilité douce et d’urbanisme éco-responsable.

> Pourriez-vous nous parler des engagements du Gouvernement Princier en matière de mobilité douce ?
L’an dernier, avec la Direction de la Prospective de l’Urbanisme et de la Mobilité et la Compagnie des Autobus de Monaco, nous lancions Monabike avec 32 stations et 300 vélos. Aujourd’hui, le développement de ce service de vélos à assistance électrique se poursuit et avant la fin de l’année les usagers disposeront de 43 stations, de près de 400 vélos et de plus de 650 attaches. Au-delà de ce service de vélos à assistance électrique très performant, le vélo a toute sa place en Principauté et rien n’empêche aujourd’hui sa pratique dans les rues de Monaco. Cette mobilité douce est encouragée avec une aide sur l’achat de vélos à assistance électrique. Son montant s’élève à 30 % du prix TTC plafonné à 400 Euros.
La pratique du vélo s’intègre de plus en plus dans notre vie et dans notre ville comme S.A.S. le Prince nous y encourage. Il y a quelques années a été matérialisée une piste cyclable sur l’avenue Princesse Grace de 1.5km. Nous avons tracé une piste cyclable qui relie le quartier de Fontvieille au Port via le tunnel sous le Rocher. Enfin, je rappelle que nous avons ouvert les couloirs de bus aux vélos et aux trottinettes électriques et que le port du casque est obligatoire pour tous les cyclistes jusqu’à 18 ans, fortement conseillé au-delà. Comme pour les vélos, le casque est obligatoire jusqu’à 18 ans pour les trottinettes électriques avec en plus le port d’un vêtement ou d’un équipement rétro réfléchissant.

> Quelles mesures sont prévues afin de réduire les déplacements en voiture ?
L’objectif est de réduire le trafic de véhicules légers actuel de 20% à l’horizon 2030. Pour y parvenir, notre ambition est d’encourager un transfert de l’automobile vers les transports collectifs et les modes de déplacements doux, avec, par exemple, le renforcement de la desserte ferroviaire ; la création de parkings relais et de parkings frontière. Nous travaillons également avec la CAM à la modernisation de son système billettique afin de faciliter l’utilisation des bus. Dans quelques semaines, l’intégration de la CAM, dans le Pass Sud Azur, l’abonnement multimodal à l’échelle des Alpes-Maritimes, sera également un plus pour les usagers.
En matière de déplacements doux, nous disposons en Principauté d’un réseau de liaisons mécanisées particulièrement dense, constitué d’ascenseurs, d’escalators, de travelators, qui favorise les déplacements piétonniers. Un réseau que nous modernisons au travers de la mise en œuvre d’un plan de rénovation et que nous continuons d’étoffer avec la création, quand cela est possible, de nouvelles liaisons publiques dans les opérations immobilières. Des déplacements facilités par l’application City Mapper qui permet des propositions de parcours incluant la marche à pied mais également les moyens de transports publics. Nous travaillons également à la création d’un seul titre de transport pour tous les modes : train, bus interurbains, bus de la CAM, vélos…

> Pourriez-vous nous dire où en est le chantier de l’extension en mer et notamment au niveau de l’eco-quartier prévu?
Ces derniers mois, le chantier Mareterra s’est poursuivi. Aucun retard n’a été pris par le chantier : l’infrastructure maritime sera livrée en totalité fin octobre 2020, conformément au planning initial. Par ailleurs, les travaux de fondations, débutés en octobre 2019 se poursuivent et les activités de préparation du gros-œuvre des bâtiments ont démarré mi-avril. Depuis l’origine, ce projet est encadré par des fortes ambitions concernant le développement durable et la protection de l’environnement. Cette exigence est un élément central du projet : de sa conception à sa réalisation et, bien sûr, durant toute sa durée de vie. Les entreprises se sont engagées sur des méthodes constructives adaptées et innovantes dans le but de minimiser les atteintes au milieu marin. La création de nouveaux habitats artificiels en bordure de l’urbanisation en mer, adaptés aux espèces, permet de compenser la perte inévitable des habitats existants. De plus, le quartier sera éco-conçu et ambitionne d’obtenir des certifications environnementales telles que : HQE Aménagement, BREEAM, BiodiverCity, Label européen Ports Propres, etc…

> Un nouvel ensemble balnéaire va être construit au Larvotto, pourriez-vous nous donner quelques précisions ?
La complète rénovation en cours du site balnéaire du Larvotto va permettre de mieux protéger la plage et d’offrir des surfaces commerciales plus attractives. En effet, les commerces bénéficieront d’espaces plus vastes, plus modernes, gagnant en hauteur, en modularité, en offre de services et en linéaire de façade. Les restaurants-plagistes bénéficieront de véritables salles intérieures, pour pouvoir rester en activité toute l’année. Plus d’un kilomètre de piste cyclable sera créé en dehors du flux automobile, entre l’extension en mer et la rénovation du site du Larvotto. Une voie de desserte interne créée à l’arrière des commerces hors flux piétonniers permettra la livraison des marchandises et l’évacuation des déchets. Afin de mieux protéger la plage, des brise-lames par Géotubes ont été créés entre les digues. Ce nouvel espace balnéaire ouvrira à l’été 2021. La fin des travaux, qui se concentreront sur le parvis et les aménagements, est prévue pour le début 2022. Il est important de souligner l’ambition environnementale du projet avec la plantation d’une centaine d’arbres supplémentaires. En matière d’énergies renouvelables, nous aurons une pergola photovoltaïque sur la promenade supérieure et une boucle thalasso-thermique permettra d’alimenter en chauffage et en climatisation l’ensemble du quartier, dont les commerces du complexe balnéaire. Le pompage de l’eau nécessaire au système de Thalasso-thermie se fera au large de la digue Sud.

> De nouveaux outils numériques ont été récemment lancés, unepourriez-vous nous en parler ?
Le site YourMonaco.mc a été co-construit par mes services et les équipes de Frédéric Genta. Il comprend quatre thèmes : Mon quotidien, Ma ville, Mon environnement, Mes Services Urbains qui présentent des sujets de la vie quotidienne. Ces thèmes sont déclinés en une quarantaine d’articles illustrés. Chaque thème comprend une carte qui propose une grande diversité de points d’information géolocalisés tels que : les aires de jeux, les défibrilateurs, les boîtes postales, les opérations du plan logement, les arbres patrimoniaux… Sous le thème Mes Services Urbains, il centralise 50 démarches administratives en ligne (urbanisme, transition énergétique, immatriculation de véhicules, etc.) accessibles en 3 clics. Les fonctionnalités de YourMonaco permettent de le personnaliser et de l’adapter à ses préférences, grâce à une option de géolocalisation (Mon quartier, Mes démarches, Mes trajets), devenant ainsi "Mon Monaco". Ce site proposé en trois langues : français, anglais, italien, sera évolutif avec l’intégration de nouveaux articles et un flux de news. Nous avons également lancé l’application Urban Report qui permet d’alerter, de signaler un problème sur un chantier de construction, des travaux de voirie, les abris voyageurs… Un signalement transmis directement aux services du DEEU qui est analysé, traité et relayé vers l’usager. Plus qu’une application, c’est un lien direct, sans filtre entre les monégasques, les résidents et les services de mon Département.