Art & Culture Monaco

Liz, Paroles d’une mère

Avec son premier roman E2m (Entre 2 mères), édité par la maison d’édition monégasque yellow, Liz donne la parole à des personnages qui partagent avec sincérité leurs douleurs, leur quotidien ou leurs espoirs de maternité.

- Comment est né ce premier ouvrage ?
J’ai une formation de traductrice, l’écriture a toujours fait partie de ma vie, mais jamais de manière professionnelle. Et puis un jour, nous avons été cambriolés. J’ai perdu tout mon travail. Cela m’a beaucoup affectée et je n’arrivais plus à écrire. Jusqu’au jour où j’ai décidé de m’y remettre et de me consacrer à mon premier roman. Mes amis Stéphane et Virginie Cellard m’ont motivée en s’engageant à éditer mon livre. Et le sujet de la maternité m’a rapidement semblé essentiel. Je voyais grandir mes enfants, je sentais que j’avais quelque chose à dire.

- Pourriez-vous nous en dire plus sur Entre 2 mères ?
Sans trop en dévoiler, on peut dire que le roman se compose de deux parties. La première raconte le quotidien d’Hélène, une thérapeute qui connaît les mêmes problématiques que beaucoup de femmes comme la charge mentale et l’organisation du quotidien. Elle reçoit en consultation des patientes blessées et leur conseille d’écrire ce qu’elles ont sur le cœur. De partager leurs douleurs dans des lettres destinées à leurs enfants, qu’elles ont ou qu’elles n’ont pas, à différents stades de leur vie. La seconde partie du roman est composée de ces écrits. Ils abordent les difficultés de la maternité, et leur permettent de partager leurs souffrances pour empêcher que des secrets ne les rongent.

- Comment est né le personnage d’Hélène ?
Je pense qu’il y a énormément de moi en elle. On dit souvent qu’on met beaucoup de soi dans son premier livre. Ce qui me tenait à cœur, c’était de la placer au centre de ces autres femmes. Et que l’on puisse se rendre compte qu’elle apporte beaucoup à ses patientes, et qu’elle reçoit également en retour. Elle se retrouve au centre d’un écosystème "donnant-donnant".

- Avez-vous été surprise par les réactions de vos lecteurs ?
Dans mon entourage, personne n’était au courant que je travaillais sur ce premier roman. Les premiers retours que j’ai eus étaient donc ceux de mes proches et ils ont été surpris par ma sensibilité, et par le fait que je sois si attentive au reste du monde. Ils ont également été étonnés par certains sujets abordés dans mon livre qui sont assez lourds, même s’ils sont présentés avec beaucoup d’amour, d’écoute et de bienveillance. Cela a pu surprendre car je suis très joyeuse. En dehors de la sphère privée, ce qui m’a surprise ce sont les retours des hommes. Ils ne sont pas très nombreux, mais c’était intéressant de voir leurs réactions. Un jour, un grand-père m’a écrit : "Qu’il est doux d’être père". En contraste à tout ce qu’une mère peut vivre. Il a eu l’impression d’avoir été préservé par tout ce que les femmes traversent dans la maternité. Il a découvert une réalité dont il n’avait pas conscience.

- En fonction de leur âge, vos lecteurs ont-ils appréhendé différemment les histoires de vos personnages ?
Oui, complètement. La génération de nos grands-parents ou arrières grands-parents sont touchés mais ils semblent complètement découvrir la vie de leurs enfants ou petits-enfants. Celle de ces mères qui composent 95% de mon livre. Ils ont l’impression de découvrir ce rythme, ces injonctions, cette quête de perfection, la charge mentale… Tout s’enchaîne et compose une petite routine. Les parents, des soixante-huitards découvrent cette vie. A leur époque, cette quête de la mère parfaite devait être moins pesante… Les réseaux sociaux n’existaient pas. Il y avait moins de comparaisons. Après, il y a la lecture des enfants. Des jeunes qui veulent savoir, qui sont curieux de comprendre comment les choses sont vécues du côté de leurs mères.

- Quels sont vos projets ?
Je travaille sur plusieurs idées pour un nouvel ouvrage. J’ai de nombreuses pistes, mais rien n’est définitif. J’envisage de donner la parole aux pères cette fois ou bien de partir sur une thématique différente. Ce qui est certain c’est qu’il n’y aura pas de suite, je partirai sur quelque chose de complètement nouveau.

> yellow, la maison d’édition monégasque
Basée en Principauté depuis 2017 et fondée par Virginie et Stéphane Cellard, cette maison d’édition désire essentiellement se consacrer aux premiers ouvrages, mais pas seulement… Pour preuve, après la période de crise sanitaire, si tout a commencé avec Entre 2 mères, aujourd’hui c’est le vrai (re)démarrage pour la maison d’édition, et le couple vient d’ailleurs d’éditer Errance Assassine d’un Blanc gâché, le dernier roman/policier/thriller écrit par Frédéric Pichon. Plusieurs autres projets sont aussi en cours dont un livre jeunesse, et leur expertise se porte également sur des activités de production, co-production, publication de revues, documentaires, catalogues, photos et musiques.


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