Art & Culture Monaco

Boris Herrmann, Skipper engagé

Plus qu’un simple exploit sportif, la participation de Boris Herrmann à la 9ème édition du Vendée Globe a permis d’offrir une incroyable visibilité à son engagement en faveur de la préservation des océans et suscité de nombreuses vocations. Retour sur la fabuleuse aventure du skipper allemand.

Tout en portant haut les couleurs monégasques et le pavillon du Yacht Club de Monaco, durant la 9ème édition du Vendée Globe, l’engagé Boris Herrmann, membre de la Commission Océanique Intergouvernementale de l’UNESCO, a tenu à réaliser une autre mission en parallèle de son défi sportif. A bord, c’est un véritable laboratoire automatisé, directement géré par le navigateur qui a fonctionné 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, dans le but de collecter des données océanographiques, transmises aux scientifiques des programmes de l’Institut Max-Planck de météorologie à Hambourg, de Géomar à Kiel et de l’Ifremer à Brest. Température de l’air, de l’eau ou encore la salinité, le PH et le CO2 des océans… Ces informations, collectées au fil de son tour du monde sont précieuses, notamment celles prélevées dans des régions isolées où les scientifiques n’ont pas l’habitude de se rendre. Son bateau reflète également son engagement, il est équipé de panneaux solaires et de générateurs hydroélectriques afin de ne pas utiliser de combustibles fossiles, sans oublier que son nom Seaexplorer est une référence à l'initiative menée par Kuehne + Nagel pour mesurer l'impact des émissions de CO2 dans le secteur du fret maritime.

> Un défi sportif & environnemental
"A Race We Must Win" orne les voiles du Seaexplorer-Yacht Club de Monaco, l'IMOCA qui a porté le drapeau de la Principauté autour du monde, avec ce slogan exprimant l'urgence d'agir contre le changement climatique. Le Vendée Globe de Boris Herrmann n'était pas seulement un défi sportif mais également un défi environnemental, comme il l'a expliqué : "Nous avons été confrontés à d'énormes tempêtes tropicales au cours de ce Vendée Globe, notamment à l'approche des Canaries, ce qui a été une surprise inattendue. Mais je pense que la preuve la plus flagrante a été la présence d'algues Sargassum dans l'Atlantique, suffisamment pour arrêter le bateau, ce qui est assez effrayant. Le véritable problème réside dans les changements que l’on ne peut pas voir, comme l'augmentation de la température de l'eau ou du niveau de concentration de CO2. Quand on voit tout cela, on se rend compte qu'il n'y a pas de temps à perdre. Il faut agir". Au 10e jour de sa course, Boris Herrmann a également déployé un système de collecte de données scientifiques et une balise Argo, transmis par OceanOPS. "C'est formidable de pouvoir contribuer de cette manière à l'océanographie. Il est vraiment essentiel pour nous de mettre le bateau à la disposition des scientifiques pour les aider à mieux comprendre le changement climatique et nos océans. La balise va dériver pendant de nombreuses années, renvoyant des données en direct aux scientifiques. Elle mesure la température, la salinité et la pression de la surface jusqu'à 2 000 mètres et transmet les données automatiquement", a déclaré le marin allemand.

> Performances techniques
Un tour du monde par les trois caps de 24.296 milles nautiques, en solitaire, sans escale et sans assistance… Voilà le défi relevé par Boris Herrmann à la barre du Seaexplorer-Yacht Club de Monaco. "Le Vendée Globe m'a changé, je ne sais pas encore trop de quelle manière. Cela m'a beaucoup apporté en termes de patience. Il faut attendre 80 jours pour finir la course donc c'est une belle émotion. J’ai bouclé l’aventure. C’était un rêve d’enfance. Le Vendée Globe est quelque chose d’extraordinaire", a commenté le navigateur à son arrivée. Après 24 296 milles nautiques de navigation, il devient le 1er skipper allemand de l'histoire du Vendée Globe à terminer cette épreuve. Pour sa première participation, il a franchi la ligne d’arrivée en 5ème position. Une très belle performance même si le scénario rêvé ne s'est pas déroulé comme prévu. Les derniers milles ont été particulièrement éprouvants pour le marin qui est entré en collision avec un bateau de pêche alors qu’il naviguait à moins de 90 milles nautiques (approximativement 160 kilomètres) des Sables d’Olonne et qu’il était un sérieux candidat à la victoire. Malgré d’importants dégâts, notamment au niveau de son foil tribord, du bout-dehors et d’un hauban, Boris a fait preuve de détermination pour réaliser une réparation de fortune, mettant un point d’honneur à terminer la course. Le monde a plus que jamais les yeux rivés sur lui et sur son combat pour la préservation des Océans. Une double victoire.


www.borisherrmannracing.com