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Anthony, William & Mathieu SOCA digitalise le secteur de la restauration !

Vainqueurs de la 28ème édition du Concours de Création d’Entreprise (CCE) de la JCI Monaco, Anthony Orengo, William Scheffer et Mathieu Chailloux sont les cofondateurs de SOCA, une application innovante qui fait entrer l’univers de la restauration dans l’ère du digital. Ils reviennent pour Télé Monaco Magazine sur la création de cette entreprise innovante, incubée au sein de MonacoTech depuis septembre 2023.

- Pourriez-vous nous parler de SOCA ?
William Scheffer : L’histoire de SOCA, c’est tout d’abord celle de trois amis : Mathieu Chailloux, Anthony Orengo et moi-même. Nous sommes trois entrepreneurs qui évoluent dans le secteur de l’agroalimentaire depuis plus de dix ans. Nous avons d’abord travaillé séparément sur des projets personnels, avant de nous associer sur plusieurs créations d’entreprises, à l’étranger et à Monaco. Et nos parcours professionnels respectifs nous ont permis de découvrir différents aspects du secteur de l’agroalimentaire. De son côté, Anthony a ouvert la première franchise Emilie’s cookies à Monaco, en 2013. À la même période, avec Mathieu, nous avons fondé et dirigé une entreprise d’importation et de distribution à Singapour. Anthony, nous a ensuite rejoints à Singapour, en 2018, et nous avons ouvert "Monte Carlo Boys", un bar de spécialités monégasques. Ensuite le Covid a bouleversé nos plans, et avec Anthony, nous sommes rentrés en Principauté pour y créer la Monte Carlo Beer (MCB). Au fil de ces expériences, nous avons constaté que l’industrie restait très archaïque, en particulier au niveau de la prise de commandes auprès de fournisseurs. Chacun de notre côté, nous avons été confrontés à des problèmes récurrents, liés au manque d’outils performants permettant de centraliser et d’automatiser ce processus.

- Après avoir fait ce constat, vous avez décidé de trouver une solution efficace…
Mathieu Chailloux : Oui, exactement. Les prises de commandes se faisaient par messages, mails ou par téléphone… Rien n’était centralisé et cela pouvait entraîner de nombreuses erreurs et finalement du gaspillage. Autre souci important, le fait que les contacts ne soient pas réunis au même endroit. Du coup, le jour où vous vous séparez d’un commercial, il emporte avec lui les coordonnées des fournisseurs… Face à ces défis, nous avons donc décidé d’apporter notre pierre à l’édifice en développant une solution efficace. L’idée de départ était de moderniser le monde de la restauration par le biais du digital et de l’intelligence artificielle.

- Quelle a été la première étape ?
Anthony Orengo : Nous avons entendu parler de l’appel à candidatures de MonacoTech, et on s’est dit que c’était le moment de se lancer et de développer notre propre solution innovante. Nous avons rapidement pensé à une application permettant de centraliser l’ensemble des contacts de fournisseurs, de passer directement les commandes et d’avoir une vision globale des échanges. Avec William, depuis 2019 on est focalisés sur le développement de notre marque de bière, alors c’est Mathieu qui a tenu le rôle de chef de projet. À partir de juillet 2023, il s’est pleinement consacré à SOCA, et le projet a commencé à prendre forme. Finalement, le moment décisif est arrivé : la présentation devant le jury de MonacoTech. Cette étape a été très importante, et elle nous a permis de tester la faisabilité et l’intérêt que pouvait provoquer notre idée. Et en septembre dernier, notre projet a été sélectionné. Cette reconnaissance par MonacoTech a marqué une première grande réussite pour notre trio, et une étape significative dans notre parcours entrepreneurial.

- Vous avez ensuite confronté SOCA au jury du Concours de Création d’entreprise (CCE) ?
A.O : Oui, c’est un concours que l’on connaît bien et qui nous intéressait, mais jusqu’à présent, aucune de nos activités ne correspondait vraiment aux critères de sélection. Là, c’était parfait, alors on s’est rapidement positionnés. On a franchi les différentes étapes et on a fini par pitcher sur scène, le soir des Trophées de la Jeune Chambre Economique de Monaco, fin novembre, face à une centaine de personnalités et d’entrepreneurs monégasques. Et ce soir-là, on a eu l’honneur de remporter la première place, le Prix du gouvernement. C’est une très belle récompense, et nous en sommes très fiers.

- Où en est l’application aujourd’hui ?
W.S : Nous allons prochainement lancer le développement technique. Nous avons reçu différents devis, comparé les offres des développeurs, et il ne nous reste plus qu’à débuter la conception. L’objectif est de pouvoir lancer officiellement une première version de l’application au début du deuxième trimestre 2024. Nous avons réfléchi à plusieurs fonctionnalités permettant d’optimiser les processus et de faciliter la vie des utilisateurs. Il y aura par exemple des notifications permettant de suivre la péremption des produits, un système de tchat entre restaurateurs et fournisseurs, un service lié aux inventaires ou encore des "push" permettant de promouvoir des nouveautés. Bien évidemment, les interfaces seront différentes pour les restaurateurs, et les fournisseurs pour qui l’application sera une véritable vitrine présentant l’ensemble de leurs gammes et un outil commercial.

- Qui seront les utilisateurs de SOCA ?
A.O : L’approche est assez vaste. Notre application n’est pas vouée à à n’être utilisée qu’en Principauté, elle peut servir à de très nombreux acteurs du secteur de la restauration, de l’hôtellerie, du monde de la nuit et de très nombreux fournisseurs évoluant dans cette industrie. Nous sommes des producteurs de bière artisanale, et nous serons les premiers utilisateurs de SOCA. Encore une fois, l’objectif principal est d’optimiser le temps et l’efficacité pour tous, en réduisant les erreurs et le gaspillage qui en découlent. Notre application se distingue par sa capacité à s’adapter globalement. Certes, il existe d’autres solutions, mais la nôtre se concentre spécifiquement sur les besoins des restaurateurs et des fournisseurs, offrant une interface simple et efficace pour transformer les pratiques actuelles.

- Comment votre service sera-t-il facturé ?
M.C : Nous réfléchissons à plusieurs stratégies commerciales. Contrairement à certains qui optent pour un pourcentage sur les transactions, notre approche va privilégier un abonnement mensuel transparent, sans frais cachés. Nous envisageons différents tarifs adaptés à la taille de chaque établissement, que ce soit pour un petit restaurateur ou pour de plus grands groupes à Monaco gérant plusieurs établissements. Pour les fournisseurs, c’est un peu plus complexe car ils doivent gérer une gamme étendue de produits. Nous allons réfléchir à plusieurs packages qui proposeront plus ou moins de fonctionnalités, en fonction de leurs besoins.


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