Art & Culture Monaco

Alessandra Tognoloni, Danseuse 2.0

Membre des Ballets de Monte-Carlo depuis 2013, la pétillante Alessandra Tognoloni va se produire aux sein de l’Atelier - du 4 au 6 avril prochain - dans le cadre d’Imprévus 2. Pour l’occasion, nous avons décidé de connaître son univers et d’en apprendre plus sur cette danseuse adepte de l’auto-dérision. En effet, lors-qu’elle ne porte pas ses chaussons de danse, c’est sur Instagram que l’Italienne s’exprime. Suivie par plus de 50 000 abonnés, elle y partage son quotidien avec humour et ironie.

Comment êtes-vous devenue danseuse professionnelle ?
De manière plutôt traditionnelle. Comme la plupart des petites filles, je rêvais d’être une ballerine. J’ai donc pris des cours de danse. Et rapidement - sans même le réaliser - cette discipline est devenue ma vie. J’avais du talent alors mon professeur a convaincu mes parents que je pourrai en faire mon métier. Tout s’est fait très naturellement. Je me sentais à ma place et j’étais ravie de quitter ma petite ville du centre de l’Italie pour poursuivre cette aventure.

Quels sont les moments forts de votre parcours ?
Après avoir quitté Gubbio, ma ville natale, je suis entrée à l’école municipale de ballet de Florence avant de poursuivre ma formation à Rome à la Scuola del Teatro dell’Opera. Ensuite, je suis partie pour Stuttgart où j’ai terminé mon apprentissage au sein de la John Cranko Schule. Une fois diplômée, j’ai rejoint le Stuttgart Ballet. Après 10 ans passés dans la compagnie, j’avais besoin de changement. Je rêvais depuis toujours de danser sous la direction de Jean-Christophe Maillot et d’intégrer les Ballets de Monte-Carlo. J’ai donc audi-tionné et j’ai finalement eu la chance incroyable d’être prise dans l’équipe.

Pourriez-vous nous parler d’Imprévus 2 (5 et 6 avril)?
Ces représentations seront sur Corpus, les deux créations que nous allons présenter fin avril. L’une de ces pièces est de Goyo Montero, un chorégraphe espagnol. La seconde est de Jean-Christophe Maillot. Il signe une réalisation éblouissante, très festive et comme toujours très physique. La compagnie sera accompa-gnée sur scène par Antonio Castrignanò et son orchestre, originaires de la région des Pouilles. Des airs qui me donnent l’impression d’être à la maison. Le résultat sera incroyable.

Pourriez-vous nous parler du concept des Imprévus ?
L’idée de ces représentations est de permettre au public de découvrir les étapes et le processus de créa-tion. Ils voient la pièce alors qu’elle n’est pas encore totalement achevée. En tant que danseur, c’est inté-ressant d’être aussi proche des spectateurs. On ressent leurs émotions, on capte mieux leurs réactions. C’est très stimulant. Peut-on être déstabilisé ? Je ne pense pas. On s’entraîne toute notre vie pour qu’une fois sur les planches, on ne pense qu’à une seule chose : notre performance. Sur scène, on se produit tou-jours avec la même rigueur, quelles que soient les conditions. On est focalisé sur un seul objectif : donner le meilleur.

Pourriez-vous nous parler de votre page Instagram ?
J’ai ouvert cette page, il y a plusieurs années, lorsque je vivais encore à Stuttgart. Et depuis le départ, j’y poste ce qui m’amuse, mon quotidien, ma vie de danseuse. Je cherche avant tout à me divertir avant de divertir les gens qui me suivent. C’est très personnel. L’humour et l’ironie que l’on retrouve sur mes photos ou dans mes vidéos sont le reflet de ma personnalité. Tourner les choses en dérision, faire des blagues… Je suis comme ça. Ce n’est pas calculé, rien n’est programmé à l’avance.

Il n’y a pas de stratégie…
Non, pas du tout. Lorsqu’une chose me fait rire, je la partage. Je ne pense pas aux réactions que cela peut susciter. Ce n’est pas un business. Je poste ce que j’aime. Et je pense que le succès vient de là. Beaucoup de gens m’envoient des messages ou commentent mes publications pour me dire qu’ils se retrouvent dans les situations que je décris.

Pourriez-vous nous parler des vidéos que vous postez ?
J’adore faire ces vidéos, mais de manière spontanée. Comme lorsque le médecin me dit : « gardez votre jambe en l’air ». Immédiatement, je m’imagine avec la jambe en l’air, en angle droit (rires). Mais une fois de plus, je ne me pose pas pour chercher de nouvelles idées.

Quelle est votre personnalité en tant que danseuse ?
Le ballet est une discipline très personnelle. Chacun a sa propre manière de danser et d’interpréter un rôle, en fonction de son caractère. Quand on se produit sur scène, on ne peut pas tricher. Je dirai que ma per-sonnalité est d’être un peu « crazy » et j’ai un fort caractère. Par exemple pour Cendrillon, je travaille dé-sormais avec Bernice Coppieters pour être plus douce dans mes mouvements, plus délicate.

Ballets de Monte-Carlo
Tél. +377 97 70 65 20 - www.balletsdemontecarlo.com