Une « Université du Sauvage » en projet à La Réserve des Monts d’Azur

Voilà plus de 15 ans que Patrice Longour, vétérinaire passionné qui a longtemps travaillé en Afrique, a lancé l’incroyable projet d’une réserve vouée à réintroduire et préserver la faune sauvage européenne sur 700 ha à Thorenc. Bisons, chevaux de Przewalski, cerfs, sangliers ou chevreuils trouvent ici les meilleures conditions de vie. Il fait le point avec Télé Monaco.

Patrice Longour, comment se porte la Réserve des Monts d’Azur ?
Le parc va bien. D’autant que plusieurs événements sont en cours comme les naissances depuis avril chez les chevaux de Przewalski alors que nous avons eu notre premier bisonneau à la mi-mai. C’est un peu tard cette année et je pense que la sécheresse hivernale a laissé des traces, la végétation souffre.

Où en est votre population d’animaux ?
Nous comptons environ un ou deux animaux à l’hectare, ce qui est beaucoup mais pour les bisons par exemple, il leur faut 40% de nourriture en moins qu’une vache. Mais nous limitons quelque peu les populations pour laisser la place à de nouvelles espèces comme l’élan, qui sera introduit cette année, le daim ou le bouquetin.
Nous comptons actuellement une cinquantaine de bisons et trent-trois chevaux de
Przewalski.

Quels sont les risques de consanguinité ?
Pas de problème de consanguinité car il y a beaucoup de mâles. Mais il n’est pas mauvais de renouveler la population. C’est ainsi que nous devrions transférer plusieurs reproducteurs en Bielorussie et en Azerbaidjan. Pour la Bielorussie, ce serait un retour car nos premiers bisons provenaient de la forêt de Białowieża,à cheval sur la Pologne et la Bielorussie...
Des nouveautés cette saison?
En complément des safaris en calèche, nous développons les safaris pédestres d’environ une heure et demie en tout petit groupe mais nous réfléchissons pour l’an prochain à des safaris à la journée pour atteindre bouquetins et chamois.

La fréquentation ?
Nous avons accueilli 35 000 visiteurs payants l’an dernier et environ 10 000 sur les bordures du parc...
Pour améliorer l’accueil, on a refait entièrement les lodges, toujours bien sûr dans l’esprit brousse que nos visiteurs adorent. Mais nous avons aussi en projet pour l’an prochain l’ouverture de deux lodges complètement immergés dans le parc.

La Réserve est aussi un centre d’études et de recherche...
Nous sommes sur un projet très important : la création de l’Université du Sauvage, la première en Europe. Nous travaillons avec l’Université de Nice, les grandes écoles et l’Agence française de la biodiversité. L’Europe sera évidemment associée. Il s’agira de former dans l’urgence les agents des collectivités liés à l’environnement. Déja nous recevons beaucoup de scolaires sur la thématique des données élémentaires de la biodiversité.
Il y a vraiment une grande urgence à ce que nous soyons en mesure de rattraper les bétises accumulées depuis trop longtemps...