Art & Culture Alpes Maritimes

Pascal Obispo

Suivant uniquement ses envies et ses préoccupations du moment, Pascal Obispo a dessiné année après année une fresque musicale qui, de "L'important c'est d'aimer" à - dernièrement - "Jésus, de Nazareth à Jérusalem", rassemble toutes les facettes d'un homme qui se façonne encore jour après jour... Plus rock, impétueux et déterminé que jamais.

> Ton dernier album, Obispo, semble avoir séduit un nouveau public...
C'est assez amusant car depuis que je l'ai remarqué, je demande aux gens dans la salle de lever la main s'ils viennent pour la première fois me voir en concert et je suis constamment surpris par la quantité concernée ! C’est relativement nouveau pour moi et c’est plutôt plaisant de voir qu'après trente ans de carrière, j'arrive encore à attiser une certaine curiosité...

> Un album dont l'énergie est proche de celle des concerts...
C'est exactement ce qui différencie l'album Obispo des précédents... L'énergie qu'on déploie sur scène pendant les tournées n’avait, je crois, jamais vraiment été bien traduite sur mes albums. En général, le temps imparti entre chaque opus étant de deux ou trois ans, ça ne me laissait pas vraiment l'occasion de faire les choses exactement comme je les désirais bien que j'aie toujours essayé de m'en rapprocher le plus possible. Cette fois-ci j'ai pu prendre le temps de réunir plusieurs invités et de recréer ainsi en studio cette notion de partage qui donne, j'ai l'impression, ce souffle nouveau...

> Les chansons de Voulzy et Souchon rappelle le pouvoir qu'ont les chansons...
Ça parle de ces artistes qui, par leurs chansons, ont été des points d’ancrage dans nos vies sans même qu'on s’en rende compte. C’est ça la vraie puissance des chansons, c'est d'entendre un air dans un supermarché et qu'il nous téléporte en une fraction de seconde dans l'un de nos souvenirs ! Souchon et Voulzy sont d'excellents exemples car en cinquante ans, leur musique a marqué plusieurs générations...

> On n'est pas seul sur la terre a une histoire particulière...
Oui c’est l’histoire d’un jeune homme que j’ai rencontré par hasard sur une route alors qu'il venait de se faire faucher par une voiture. Je l'ai "aidé" du mieux que j'ai pu en attendant les secours... C'était une scène atroce... Il a perdu son bras, sa jambe... C'est arrivé il y a un peu plus de dix ans mais à l'époque je n'avais surtout pas voulu, par respect pour lui, en parler et que ce soit médiatisé ! Je ne me serais d'ailleurs pas permis d'écrire ce texte si on n'avait pas développé une réelle relation pendant toutes ces années et s'il n'avait pas approuvé...
Nicolas Lacambre m'épate chaque jour par son courage car il m’a tout de même démontré que le handicap pouvait avoir des répercussions positives dans une vie et que sans un bras ou sans une jambe, on pouvait vivre plus heureux qu’avant. C’est quelque chose qu’on ne peut pas concevoir quand on a tous ses membres alors je l’ai poussé à écrire un livre pour qu'il y raconte sa vie d’avant et sa vie d’après l'accident. Ce témoignage - qui sortira le 18 septembre - s'intitulera également On n’est pas seul sur la Terre... Je suis foncièrement heureux de l’avoir poussé à faire ça parce que c’est vraiment quelqu’un d’extraordinaire et je reste persuadé que c'est sur des gens comme lui qu’il faut faire toute la lumière ! ■

© Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson
pendant la Fête de la Musique à l'Hôtel Beau Rivage de Nice