Art & Culture Alpes Maritimes

Maxime Gasteuil et Édouard Pluvieux « On rit avec eux et jamais d’eux... »

Coauteur d'entre autres Kev Adams et Anthony Kavanagh mais aussi réalisateur, Édouard Pluvieux accompagne également dans l'ombre Maxime Gasteuil depuis son 1er one-man. Alors que l'humoriste poursuit sa tournée avec son second spectacle Retour aux sources et passera par Monaco en avril, les deux inséparables débarquent au cinéma avec le film 14 jours pour aller mieux... Inspiré d'une expérience personnelle qui a conduit le comédien plutôt cartésien et impatient à découvrir le monde du bien-être et de la zénitude pendant une cure immersive, ce long-métrage nous invite à suivre son personnage éponyme dans un stage mené d'une main de fer par une Zabou Breitman au franc-parler décapant ! À deux doigts de céder au mal du siècle - le burn-out -, Maxime se laisse embarquer par son futur beau-frère dans cet obscur univers qu'il risque d'avoir du mal à supporter 2 semaines...

- L’idée de ce scénario…
Maxime Gasteuil (comédien) : On l’a eue grâce à Benjamin, le troisième larron de la bande qui, accessoirement, produit le film. Il nous a amenés dans ce vivier extraordinaire de personnes complètement accrochées au plafond et tout naturellement, on s’est dit qu’il y avait matière à en faire un film drôle !
Édouard Pluvieux (réalisateur) : Avec Maxime, on se ressemble assez sur ce genre de choses, on est plutôt terre à terre… C'est-à-dire que si tu t’approches de nous avec un bâton de sourcier, il va t’arriver des malheurs tandis que Benjamin et son frère, eux, sont vachement dans le bien-être, les émotions et les huiles essentielles… (rires) D’ailleurs, à un moment où la carrière de Maxime ne décollait pas, Benjamin l’avait emmené dans un stage de bien-être du même genre que celui qu’on retrouve dans le film, et c’est de là qu’est née l’idée de 14 jours pour aller mieux. C'était trop marrant pour ne rien en faire !

- Marrant et en même temps, même si vous vous moquez pour que ce soit drôle, ce n’est jamais méchant ou malveillant…
Maxime : En effet, on rit avec ces gens adeptes de ces stages et avec ceux qui les créent - comme Franck et Vanessa qui avaient animé le stage initial dont on avait fait partie -, mais tu as raison de souligner qu’on rit avec eux et jamais d’eux.
Édouard : Lorsqu’on a fait ce stage "pour de vrai", on s'est aperçu que des gens y venaient parce qu’ils avaient réellement de grands problèmes de vie et qu'ils avaient tout épuisé - psychanalyses, médicaments etc. - avant de s’y inscrire. Ils allaient mal en arrivant et on a pu observer que ces stages leur faisaient énormément de bien. Donc tu ne peux pas ressortir de là en étant méchant, ce serait vraiment trop irrespectueux. En revanche, tu peux effectivement décider de proposer de se marrer ensemble de la situation, de l’inconnu, des techniques parfois curieuses mais aussi des gens ultra cartésiens comme Maxime et moi avons tendance à l’être !

- Un film qui n’est pas une adaptation d’un spectacle mais une création pure…
Maxime : C’est vrai que même si on bosse ensemble sur mes spectacles, le travail a été bien différent. Édouard s'est évertué à faire un film de cinéma et non pas un film à sketches ou une parodie, donc il y a un véritable scénario. On entend souvent qu'un bon film, c’est avant tout une bonne histoire et m'impliquer autant, pour la première fois, au cinéma m’a prouvé que c’était vrai.

- Un film choral qui réunit beaucoup de personnalités différentes…
Édouard : On a eu la chance d’avoir Zabou Breitman (un véritable chef d'œuvre de comédienne) et que tous nous fassent confiance sur la foi du scénario. Que ce soit Chantal Lauby, Michel Boujenah, Bernard Farcy, Romain Lancry, Anne Serra, Nader Boussandel, David Salles, Rosa Bernstein, Estéban ou Tatiana Gousseff, c’est un privilège incroyable d’avoir pu réunir tous ces génies du jeu…
C'est une vraie comédie chorale qui s’est distinguée des autres dès le tournage du film car c’est très rare qu’autant de rôles d’égale importance tournent tous ensemble en même temps. Pour que ça ressemble à un véritable stage de bien-être, il fallait que la quinzaine de personnes qui y participaient soient présentes et vivent ensemble tout le temps. La difficulté a été de trouver des solutions dans l’écriture et dans le cadrage pour qu’aucun des personnages ne soit effacé.
Tous avaient une petite boîte à outils qu'on avait écrite ensemble afin de façonner chaque rôle, y compris dans les moments où le spectateur ne se concentre pas sur lui. Son attitude, ses manies, ses regards… Je leur ai demandé d'être comme une troupe de théâtre d'impro dès que les caméras tournaient, sans jamais se demander si l’une d’elles allait s'arrêter sur eux. Il fallait qu’ils vivent leurs personnages en permanence.

© Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson au Novotel Suites Nice Airport
à l’occasion de l’AVP à Pathé Nice pour Le Mensuel


Le film "14 jours pour aller mieux" • Le 06 mars 2024 au cinéma • Maxime Gasteuil sur scène dans "Retour aux sources" : Le 13.04.24 à 20:30 - Monaco - Espace Léo Ferré Interview intégrale et vidéo sur le-mensuel.com