Art & Culture Alpes Maritimes

Lorànt Deutsch

[ 07|12 ]
Co-produit par Daniel Benoin, Romanesque - le premier seul en scène de Lorànt Deutsch - se propose, avec finesse, humour et panache, de nous faire voyager dans le temps pour suivre en accéléré ce qui a façonné l'identité du citoyen français de souche, d'adoption ou de coeur : sa langue.

> Un seul en scène sur notre langue française...
Ce spectacle - Romanesque - est l’adaptation de mon dernier livre où je raconte, dans une espèce de quête latine et romanesque, la grande aventure, le parcours, la circonvolution, les péripéties inavouables, amusantes et croustillantes (rires) qui ont façonné et forgé notre identité à travers ce qui est le plus représentatif du français d’aujourd’hui, sa langue !

> Un travail de réécriture...
C'est une adaptation sans l'être en effet car ce que j’ai écrit dans le livre est plus détaillé, argumenté, nourri et investi que ce que je destinais à la scène... J'avais gardé pour elle tout ce qui était plus léger, primesautier, truculent, facile à incarner mais aussi plus surprenant. Le sujet reste le même mais le traitement est quant à lui très différent. Il y a eu un énorme travail de transformation !

> C'est Une première fois...
Oui et je m'aperçois que destiner un texte à la scène est une mécanique très complexe ! C’est une espèce d’expérimentation permanente dans laquelle le public joue un rôle primordial ! D'ailleurs, grâce à ses retours, le spectacle a déjà beaucoup bougé en une poignée de représentations... Rester plusieurs jours en résidence comme j'ai pu le faire au Théâtre Anthéa tient du laboratoire, c'est une étape intense mais passionnante !

> Ton intérêt pour l'évolution de la langue...
Ce qui m’a le plus captivé, c’est que la langue française s’est toujours refusée à être fixée, cadenassée, enfermée. D’abord elle est née de l’oral et du mouvement... Elle est pleine de particularités, d'accents, de variations, elle est ondoyante. Elle n’est ni éternelle ni immuable, sinon aujourd'hui on parlerait encore le latin ! (rires)

> Qui dit contraction, dit rapidité, dit À toute berzingue...
(rires) Aujourd’hui, ce qui caractérise les réseaux sociaux, c’est la vitesse, l’immédiateté, la frénésie ! Je me suis dit que puisque j'avais une tendance à parler vite, j’allais exploiter ce "courant" en racontant l’histoire d’une ville à fond la caisse, en courant, au galop ! Dans À toute berzingue, je "visite" des villes en cinq minutes et cinq temps forts. Antibes par exemple sera vue sous l’Antiquité, le Moyen Âge, la Renaissance, l’Epoque Moderne et l'époque actuelle.

© Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson au Théâtre Anthéa d'Antibes

07/12/2019
Aix en Provence - France
Interview vidéo sur le-mensuel.com