Art & Culture Alpes Maritimes

Grand Corps Malade

C’est un an après avoir été invité par Ben Mazué à partager avec lui la scène du Mas des Escaravatiers que Grand Corps Malade a été en mesure de lui rendre la pareille, juste avant que ne sorte son second long-métrage… Co-réalisé, comme pour Patients, avec son ami Mehdi Idir, le film La vie scolaire dévoile, à travers le personnage du jeune Yanis, quelques bribes de vie de ce dernier…

> Une visite annuelle au Mas des Escaravatiers…
Je crois que j’y ai pris goût en effet ! (rires) Après une année de concerts en salles, ça fait du bien de pouvoir jouer en plein air devant un public détendu. Et puis, bien qu’on prenne plaisir à aller partout, il faut admettre que Le Mas propose un cadre particulièrement séduisant et intimiste…

> En parallèle de la tournée, tu présentes ton nouveau film…
Avec Gaumont et une belle partie de l’équipe, on profite de quelques jours off pour, en effet, rencontrer le public venu découvrir La vie scolaire* en avant-première. C’est un exercice très différent de celui de la scène où tu es en live, tu mouilles le maillot, tu te mets à nu et où tu remets le compteur à zéro chaque soir pour captiver l’attention de tes interlocuteurs… J’adore faire des films et rencontrer le public mais je ne vais pas mentir, c’est toujours moins kiffant qu’un concert ! (rires)

> Un film sur l’école…
On a fait une vingtaine d’avant-premières et ce qui est très rassurant, surtout quand on parle de sujets qui existent vraiment, c’est d’avoir des retours aussi positifs que ceux que l’on a eus ! C’est un film sur l’école dans les quartiers populaires et au vu des réactions il semblerait que nous ayons bien retranscrit l’univers dans lequel ils vivent au quotidien…

> Des comédiens professionnels mais aussi des novices…
Parmi tous les gamins qui jouent les collégiens dans le film, aucun n’avait d’expérience… On a réellement fait un casting sauvage en allant les chercher dans les quartiers et dans les établissements scolaires car on voulait que ça sonne le plus vrai possible. On souhaitait qu’ils soient eux-mêmes et ce n’est sincèrement pas facile ! (rires) Malgré tout, ils ont brillamment réussi, ce sont eux qui tiennent le film ! À ce titre, La vie scolaire est une remarquable réussite pour Mehdi Idir et moi…

> Des non-professionnels amènent toujours de la surprise…
Tous ont été incroyablement carrés, investis et fiers d’avoir été choisis mais en même temps, leur manque d’expérience dans ce domaine a en effet été une colossale valeur ajoutée car, grâce à leur fraîcheur et à leur spontanéité, ils ont bien souvent emmené leurs rôles un petit peu ailleurs… Je n’ai pas honte de dire que beaucoup d’entre eux ont insufflé une profondeur et une justesse qu’on n’avait pas suffisamment su donner aux personnages dans le scenario. L’air de rien, avec Mehdi, on a 40 ans alors il était essentiel que les principaux intéressés se réapproprient nos mots pour les rendre plus crédibles bien qu’on se soit aperçu que les préoccupations et les petites embrouilles étaient restées – en dehors du portable et des réseaux sociaux – exactement les mêmes qu’à notre époque ! (rires).


"La vie scolaire" de Grand Corps Malade et Mehdi Idir - En salles depuis le 28 août /- Interview vidéo sur le-mensuel.com