Art & Culture Alpes Maritimes

Fred Allard, L’artiste vide son sac !

Ses sacs poétiques trônent dans les vitrines des Galeries Bartoux en Principauté et attirent toutes les attentions. Rencontre avec l’artiste Fred Allard, un artiste azuréen qui ne cesse d’exporter son art aux quatre coins du monde.

Le créateur Fred Allard a beau concevoir des pièces qui habillent l’intérieur de lofts new-yorkais et s’exposent dans les galeries d’art de Monaco à Tel Aviv en passant par Singapour, c’est dans le Sud qu’il se sent chez lui. Repéré par les influentes Galeries Bartoux, celles-ci lui ont accordé leur confiance et lui ont ouvert les portes de leurs nombreuses adresses internationales. Avant d’être l’un des représentants de l’art contemporain, Fred évoluait dans un univers bien différent. Alors comment tout a commencé ? Il y a 10 ans, le déclencheur a été une véritable remise en question. "Je ne cherchais pas à tout changer, j’étais plutôt en quête de sens". Une réflexion qui va finalement le mener à quitter son costume de chef d’entreprise dans l’univers du prêt-à-porter pour s’offrir un atelier d’artiste. Sa vie bascule dans le monde de la peinture, la sculpture et des émotions exacerbées. "Je me suis réellement trouvé dans la démarche artistique. Une fois que vous êtes en phase avec vous-même, vous arrivez enfin à faire ressortir toutes les émotions que vous aviez en vous. Mes sacs représentent qui je suis. Avec eux, j’ai enfin pu vider mon sac".

> Pièces symboliques
A ses débuts, ce sont des toiles blanches qui permettront à Fred Allard d’exprimer son esprit créatif, mais rapidement "le sac" deviendra son obsession. Il va accumuler des accessoires de luxe et les confronter à des objets du quotidien - tels que la célèbre Chupa Chups ou des canettes de Coca. Un contraste qu’il s’amuse à figer dans une résine translucide qui prendra la forme d’un sac, d’une valise ou encore d’un parfum. Ses premiers accrochages vont finalement se faire à la Galerie niçoise Maud Barral, anciennement située dans le quartier du port puis au sein du restaurant La Petite Maison. "C’était une chance incroyable. Tout le monde vient ici, c’est une place internationale nichée au coeur de Nice". Finalement ce sont les marchands qui vont développer un intérêt pour ses sculptures aux couleurs éclatantes, symboles de notre société et de codes actuels.

> De Monaco à New York
Au fil du temps, Fred Allard peaufine son art, mais ne cesse de se laisser inspirer par la mode, les défilés, les tendances… Il dévore la presse spécialisée et suit le parcours des grands couturiers à l’image de l’impertinent Hedi Slimane et du regretté Karl Lagerfeld. Le kaiser était d’ailleurs le thème de sa première exposition new-yorkaise, inaugurée en juin 2019 et déclinée sur 3 000m2 d’exposition, dans le très prisé quartier de Soho à Manhattan. Autre actualité marquante, c’est à Paris et plus précisément dans le 6ème arrondissement et le mythique Hôtel Lutétia que le sculpteur s’est offert une résidence secondaire de choix. Ses collections sont exposées, en collaboration avec les Galeries Bartoux pour une durée de trois ans.

> Inspirations
Marqué par le courant de l’Ecole de Nice, si Fred Allard a su élaborer ses propres techniques, difficile de ne pas retrouver l’influence de César pour ses compressions et d’Arman pour ses inclusions. Un parallèle qu’il revendique - même s’il aime relever les caractéristiques qui le distingue également de ses maîtres. Et notamment le fait de ne laisser aucune place au hasard et de composer, trier, ranger au détail près chacun des éléments qui habitent ses créations. Ses artistes favoris ? De Basquiat à Jeff Koons en passant par JonOne, pour lui difficile de n’en citer qu’un seul et de se cantonner à un courant. Enfin, on retient qu’il propose au commun des mortels de vider leur sac et de transformer leurs secrets en sculpture. Une fois figés dans la résine des objets anodins mais symboliques tels que la sucette d’un enfant, le boitier d’une montre ou même un rouge à lèvre deviendront pour l’éternité le témoin d’une personnalité, d’une époque et de l’œuvre d’un homme.


www.fred-allard.com