Komo : tous les plaisirs

En ouvrant « Komo » il y a trois mois dans la discrète rue de Millo au cœur du quartier de la Condamine, Laurent Kostenbaum, résident monégasque suisse, a pris le parti d’un lieu aux deux visages : restauration et fashion shop aux produits exclusifs. S’il est toujours un peu risqué de mélanger les plaisirs, on constate que l’endroit fonctionne très bien. Surtout qu’il a fait appel à d’excellents professionnels. On y trouve d’abord Laurent Barbié à la direction : ancien du Vista, de la Chèvre d’Or et du Métropole, il a orchestré les équipes en confiant notamment la carte du restaurant à Mauro Colagreco et les pâtisseries à Pierre Hermé. On est là dans le très haut niveau, même si on reste ici dans le registre brasserie chic. Le chef de cuisine Pascuale Pugliesi, le chef pâtissier Yohan Jara et sa complice Elisa Amodio mettent tout cela en musique avec talent. Avec cinq entrées et six plats, on se régalera avec l’œuf coulant, asperges blanches, crème de parmesan et noisettes du Piémont, avec la daurade en carpaccio, artichauts, citron et gel d'oranges amères ou avec des maquereaux à l'escabèche. Le loup de mer cuit au four, aromates de Provence, pommes de terre rôties à l'ail nouveau, le suprême de pintade, diable aux câpres et aux olives, fèves, guanciale, ail et persil sont sans reproches et les gros appétits se jetteront sur le lomito de bœuf aux tomates, romaine, oignons et chips de patates douces, le tout placé dans un pain moelleux. Au dessert, on ira choisir sa pâtisserie dans la boutique, ou on craquera pour les desserts du jour : un étonnant espuma à l'avocat, glace banane et sauce chocolat mais surtout le millefeuille caramélisé façon « Ispahan » chère au maître parisien.
On ne saurait oublier le petit côté « bling-bling » cher à Monaco avec le « plafond » de champagnes ou le « mur » d’eaux minérales où trône celle de Kobe dans son flacon signé Swarovsky à... 440€ ! Mais que l’on se rassure, la carte du restaurant est beaucoup plus abordable.