Em Sherif : le Liban sublimé

Au rez-de-chaussée, côté mer, de l’Hôtel de Paris, la table de Mireille et Yasmina Hayek marque le printemps des saveurs qui invitent au voyage.

L’ouverture d’Em Sherif ("la mère de Sherif") à Monaco, c’est d’abord l’affaire de deux femmes : Mireille Hayek, la maman, cheffe fondatrice du groupe libanais qui compte désormais une douzaine de restaurants dans le monde, et Yasmina, sa fille, formée à la maison mais aussi à l’Institut Bocuse et auprès de Piège et Pacaud. C’est cette dernière qui officie à Monaco et forme les équipes locales à cette cuisine de très haut niveau, bien à l’image de la jeune cheffe : rayonnante !

Mais on pourrait aussi rajouter : raffinée et généreuse. Car si tous les classiques de la cuisine libanaise sont au rendez-vous, Yasmina Hayek sait comme personne les sublimer, à l’image de ce "houmous snoubar" dont les pois chiche pelés lui donnent la texture d’une crème de beauté...

Laissez-vous emporter dans la ronde délicieuse des mezze froids ou chauds avec par exemple les briwat jibneh (feuilletés au fromage, menthe, olive), les yalanji où les feuilles blette farcies au riz, tomate et persil remplacent avec bonheur les feuilles de vigne souvent coriaces, le surprenant berghoul banadoura (boulgour à la tomate cerise confite et basilic) ou le musakhan djeij (des rouleaux croustillants au poulet confit au sumac, yaourt au concombre). Des plats ont été également créés spécialement pour Monaco, à savoir le filet de bar aux agrumes (samak tajine) et les gambas sautées croustillantes, yaourt (fattet kraydis). Et s’il vous reste encore une petite faim, succombez à la souris d’agneau confite, jus infusé aux herbes (kharouf) et surtout au tendre coquelet mariné, accompagné d’un riz au citron safrané (farrouj)... La formation gastronomique de Yasmina apporte finesse et précision dans ses plats. Au dessert, le blaklava crème et glace pistache ou le nammoura hamod (gâteau de semoule au citron de Menton) auront leurs partisans mais on apprécie le clin d’oeil du "Beyrouth-Monte Carlo", un Paris-Brest où la crème de datte infusée au thé noir remplace avec bonheur la crème pralinée. On se laisse facilement embarquer vers ces rivages enchantés..