Et encore... Automobile

Renault Austral

Une avancée symbolique !

Le nouveau Renault Austral combine les toutes dernières moutures du 4Control et du Multi-Sense, dites "Advanced". Des explications en français s’imposent... et plus d’attention !

Chez Renault, comme chez les autres constructeurs français, on a du mal avec la langue de Molière, sans doute trop subtile, et avec son orthographe trop compliquée. Alors, pour combler ses lacunes et se simplifier la vie, les nouvelles générations de communicants anglicisent leur vocabulaire, ce qui donne pour commenter les nouvelles technologies optimisées de la Renault Austral : "Ne dites plus 4Control ni Multi-Sense, mais 4Control Advanced et Multi-Sense Advanced !". Nous voilà bien avancé pour comprendre de quoi il retourne. En fait il s’agit de la technologie 4 roues directrices et de la faculté de choisir son mode de conduite, Sport, Eco ou Neutre, autrement dit faire varier ses sensations de conduite, mais maintenant de manière plus aboutie.

> Des roues arrière plus directrices

En ce qui concerne le système des 4 roues directrices, les roues arrière sont désormais capables de braquer à basse vitesse jusqu’à 5° en sens inverse des roues avant, une progression de 1,5° par rapport à celles des générations précédentes, ce qui permet d’abaisser le diamètre de braquage à 10,1 m, un bon point pour un SUV de 4,51 m de long. En revanche, à haute vitesse, grâce à un braquage maximale de 1,9° cette fois dans le sens des roues avant, la tenue de route est sensiblement améliorée. Pour obtenir ce supplément de maniabilité et de dynamisme, l’Austral a bénéficié notamment d’un nouveau train arrière multi-bras de la plateforme commune avec le nouveau Nissan Qashqai.

> Plus de sensations et d’émotions

En ce qui concerne les modes de conduite, le système agit sur l’assistance de direction, le contrôle dynamique de conduite et la réactivité du moteur ainsi que celle de la boîte de vitesses. Par exemple, en mode Sport, la direction est plus ferme, le moteur et la boîte de vitesses réagissent plus vite aux commandes. La nouveauté, c’est que pour renforcer, ou au contraire diminuer, les émotions procurées par les trois réglages de base, il suffit d’utiliser une toute nouvelle barre d’intensité graduée de 1 à 13 disponible sur l’écran tactile pour ajuster en temps réel le comportement de la voiture. Comme sur un ampli de musique, pour régler le volume, les graves ou les aigus !
Utiles ou caprices d’ingénieurs ?

À l’heure où la voiture risque d’être bannie des villes, et sa vitesse limitée à 80 ou 110 km/h selon routes et autoroutes, ces finesses dans son utilisation semblent bien illusoires. Prendre des courbes à haute vitesse en toute sécurité, oui mais où et quand ? La raison du succès commercial des Dacia, c’est que cette question ne se pose pas à leurs propriétaires, leurs simplicités technologiques sont adaptées à la morosité du moment. Et puis jouer avec ses sensations de conduite en pianotant sur un écran de contrôle, c’est autant d’attention à sa conduite en moins pour éviter un obstacle ou prendre un virage. Au temps des assistances maximisées à la conduite autonome, ces programmations subtiles à disposition du conducteur semblent donc bien contradictoires.
Philippe Lacroix