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Peugeot 408

Ronde sous tous les angles

Peugeot lance une nouvelle 408 pour revenir sur le créneau des grandes berlines routières avec pour principal attrait un style soigné et la volonté de se faire remarquer. Son prix de base est à 37.350 €.

Le nombre 408 a déjà été utilisé par Peugeot pour une berline tricorps fabriquée et commercialisée d’abord en Asie, puis en Amérique du Sud et dans les pays de l’Est. L’Europe dont la France avaient échappé à ce modèle à l’aspect quelconque bâti sur la plateforme de la dernière génération de 308 break. En revanche, la nouvelle 408 est en priorité destinée à séduire le Vieux continent, et les dessinateurs ont affûté leurs crayons pour lui donner une robe et une allure susceptibles de faire la différence avec la concurrence. Dans ce domaine, le challenge est gagné d’avance car le segment étroit des berlines grandes routières est majoritairement dominé par un trio allemand adepte d’un conservatisme éculé, bien que rationnel, en matière de design.

> Un look "disruptif"

À l’heure où les marques françaises usent et abusent d’angliscismes dans leurs dossiers, leurs conférences et leurs publicités, voilà que Peugeot a dépoussiéré notre dictionnaire pour attribuer à sa nouvelle 408 un aspect "disruptif". Bravo, un qualificatif qui lui va totalement puisque cette 408 crée une rupture avec ce qui existe déjà dans le domaine du style. Mais, il ne faut rien exagérer et rien à voir avec la découverte de la Citroën DS 19 qui a révolutionné ce monde en 1955. Pour autant, elle se distingue par sa silhouette de coupé, des lignes acérées mais adoucies dans ses angles et une calandre dont les lamelles reprennent la couleur de la caisse sur fond noir, ce qui ne fait pas vraiment ressortir le nouvel emblème de Peugeot, frappé de la tête de lion. Dommage, mais la signature lumineuse en lames diagonales suffit à identifier son origine. Le décroché au niveau des hanches alourdit un peu son profil et surtout la découpe inversée du pare-chocs arrière surprend et contraste avec les feux Leds effilés à trois griffes.

> De l’hybride mais rechargeable !

D’une longueur de 4,69 m et une largeur de 1,85 m, basée sur un empattement long de 2,79 m, la 408 offre une habitabilité remarquable, profitant surtout aux passagers arrière qui ont tout loisir d’allonger leurs jambes. Le coffre à bagages est lui aussi généreux, avec un volume de 536 litres, modulable jusqu’à 1.611 litres une fois les dossiers des sièges arrière rabattus. Des capacités qui se réduisent à 471 et 1.583 litres avec les motorisations Hybrides rechargeables. Ces dernières (à partir de 45.450 €), déjà bien connues dans le groupe Stellantis, sont composées d’un 4 cylindres de 1.598 cm³ décliné en 150 ch et 180 ch épaulés par un même moteur électrique de 110 ch puisant son énergie dans une batterie de 12,4kW/h. La puissance combinée ressort à 180 et 225 ch. Il est annoncé une autonomie d’une soixantaine de kilomètres en mode 100 % électrique. Mais sur la route et surtout autoroute, 40 kms semblent un maximum.

> La version 100 % électrique en attente

La batterie déchargée, la consommation d’essence peut approcher les 10 litres, notamment avec le gros moteur. En cas d’un long parcours, comme est appelée à le faire cette grande routière de 1.700 kg, on est loin de la consommation moyenne homologuée à 1,2 litre ! À moins de recharger tous les 40 kms et perdre à chaque fois près de 2 heures minimum !! Autant opter pour la motorisation 3 cylindres essence 1.199 cm³ de 130 ch, qui accuse seulement 1.393 kg sur la balance et revendique 6,1 litres. La grosse lacune, c’est l’impasse faite sur un système simplement hybride chez les marques de l’ancien groupe PSA.
Philippe Lacroix