Et encore... Automobile

Opel Astra GSe

Un caractère germanique affirmé

Opel complète la gamme de sa nouvelle Astra avec une version sportive qui prend l’appelation GSe comme il est de coutume pour la marque allemande. Mais son prix démarre fort à 48.250 €.

Il y a 5 ans, Opel passait sous le contrôle de Peugeot SA, puis ce dernier, fin 2020, unissait ses forces avec FCA (Fiat Chrysler Automobiles) pour donner naissance début 2021 à Stellantis. Un nom quelque peu cosmique pour réunir pas moins de 14 marques automobiles. Dans cette nébuleuse, il y avait de quoi perdre le Nord et l’identité de ces marques aux caractères aussi différents que leurs accents français, italien, allemand et américain. Il a donc bien fallu mettre un peu d’ordre dans la maison et c’est ainsi que Peugeot et Opel se sont retrouvés classés dans la catégorie "généraliste supérieure", intercalés entre les "généralistes" et les "premium". Pas étonnant que la nouvelle Astra soit comparée à la 308, d’autant qu’elle emprunte la même plateforme et les mêmes mécaniques.

La différence entre ces cousines par alliance se fait essentiellement par le dessin de leurs carrosseries. On retrouve une Astra bien équilibrée et sobre dans ses lignes alors que la 308 montre un style moins conventionnel et plus agressif. Idem dans l’habitacle où surtout les planches de bord divergent, avec deux larges écrans qui ne forment qu’un seul bloc, lisibles et fonctionnels pour la première, et le fameux i-cockpit pour la seconde souvent controversé. Avec la version GSe, l’Astra montre ses muscle bien que ce label signifie désormais "Grand Sport électrique". Auparavant, c’était l’abréviation de "Grand Sport Einspritzung" (injection Grand Sport). Le design des jantes en alliage de 18 pouces, le bouclier et le masque avant spécifiques ainsi que l’emblème GSe sur le hayon, ne laissent donc aucun doute sur le caractère dynamique du modèle, souligné par les sièges ergonomiques et enveloppants habillés d’Alcantara.

Sous son capot, l’Astra dispose des mêmes mécaniques que la 308, sauf qu’il lui manquait la version la plus puissante, à savoir l’hybride rechargeable de 225 ch et 360 Nm de couple. Une lacune réparée avec la GSe qui reçoit enfin le 1,6 litre turbo essence de 180 ch épaulé par un moteur électrique de 110 ch, associé à une boîte automatique à 8 rapports. Sa batterie dispose d’une capacité de 12,4 kWh, rechargeable sur une prise de courant, et offre une autonomie 100 % électrique d’un peu plus de 60 km en ville. Sur route et autoroute, c’est presque moitié moins, surtout en roulant à la vitesse maxi de 135 km/h. Quand le système hybride est en action, le constructeur annonce 235 km/h et un 0 à 100 en 7’’5. C’est 10 km/h en vitesse de pointe et 4 dixièmes de gagnés par rapport à la version 180 ch….mais 4.900 € en moins dans son portefeuille. Est-ce bien raisonnable.

Le surcroit de puissance est accompagné d’un calibrage spécifique de la direction et d’un châssis abaissé de 10 mm, afin d’obtenir un comportement routier orienté vers la performance et une stabilité supérieure en virage. Les ressorts de suspensions avant et arrière disposent de lois spécialement adaptées, avec la mission de ne pas trop pénaliser le confort. En fait, le conducteur à le choix entre trois programmes d’amortissement, mettant en lumière les qualités traditionnelles du châssis d’origine Peugeot, tout en rappelant en mode "sport" la fermeté habituelle allemande. Histoire de faire comprendre qu’Opel conserve son accent d’outre-Rhin qui va de paire avec une qualité de fabrication supérieure. Enfin, ça c’était avant, on ne voit pas comment dans le groupe Stellantis, il y aurait des marques moins fiables que d’autres en fonction de leurs origines. Mettre en avant ces dernières, notamment dans la publicité, c’est implicitement du racisme industriel.
Philippe Lacroix