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Nissan Qashqai 160 DCT7

Aussi sobre qu’un Diesel !

Nissan offre au Qashqai un nouveau moteur essence de 160 ch plus efficient et profite de l’occasion pour l’associer enfin à une boîte automatique. Son tarif démarre à 30.300 €.

Le retournement de la fiscalité au bénéfice des moteurs essence pousse les constructeurs à revoir leurs gammes. Ainsi, Nissan complète celle du Qashqai en la dotant d’un nouveau moteur essence de 160 ch, plus performant et plus sobre, c’est possible, et bénéficiant d’une boîte automatique. Auparavant, seuls les Diesel y avaient droit pour la simple raison que les essence n’inspiraient pas trop la clientèle à cause de leurs émissions de CO2 défavorables engendrant un malus conséquent, largement amplifié en cas d’association avec une boîte automatique. Mais les temps changent, au gré des humeurs des technocrates qui jouent avec les normes à appliquer, selon les intérêts financiers du moment obligeant les constructeurs à s’adapter.

> 1,3 litre essence turbo de 160 ch
Cette folie du Diesel était concevable pour les gros rouleurs, ou pour les adeptes des SUV, ces véhicules au style hybride, mélangeant les formules berline, break et 4x4, initiés justement par le Qashqai en 2007. Plus lourds, plus gourmands, le couple devenait un atout incontestable, comme le prix du carburant. Mais le gasoil est devenu ‘’liquida non grata’’, perdant son avantage fiscal et banni bientôt des villes, alors que le moteur essence gagnait en sobriété et en souplesse. L’exemple en est donné par la dernière génération du Qashqai qui reçoit un tout nouveau 4 cylindres de 1,3 litre, disponible en deux puissances 140 et 160 ch, développé grâce aux synergies de l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi. Ce bloc remplace le 1,2 litre de 115 ch et le 1,6 litre de 163 ch. Une perte de 3 ch certes, mais un gain de 20 Nm (270 Nm) et les émissions de CO2 chutent de 10 g/km et la consommation de 0,3 litre.

> Une boîte auto à 7 rapports bienvenue
Ce Qashqai animé par le 160 ch essence, le plus puissant de la gamme, n’est proposé qu’en version traction, et l’unique choix d’un 4 roues motrices demeure l’apanage du Diesel de 150 ch dont le couple de 340 Nm reste un avantage pour évoluer hors asphalte. En revanche, il dispose enfin de la boîte automatique à double embrayage à 7 rapports pour un supplément de 1.600 €. Une option vraiment indispensable pour un confort de conduite incomparable, notamment en ville ou dans les longues files d’attente aux péages lors des périodes de transhumances. Mais cette DCT7 a aussi l’avantage de rapports de boîte mieux étagés que ceux de la boîte mécanique à 6 rapports. La preuve, à 6.500 tr/mn, cela donne 40, 75, 110, 140, 170 et 200 km/h. Pas de palettes au volant, mais il est possible d’en reprendre le contrôle par impulsion sur le levier central.

> Une consommation moyenne de 5,8 litres
Autrement dit, tous les rapports ont leur utilité pour conserver, à n’importe quelle allure, un bon rendement, la 7ème vitesse étant là juste pour maintenir une vitesse de croisière sur autoroute sans effort et une consommation modérée. Ainsi, l’ordinateur de bord a mentionné un appétit de 6,6 litres sur le parcours autoroutier Paris-Marseille en respectant bien sûr les vitesses imposées. Un périple touristique de 2.300 km empruntant essentiellement le réseau secondaire des départements du Gard, Aveyron, Tarn, Ariège et Pyrénées Orientales, à la découverte de l’Aubrac et des châteaux Cathares a prouvé que ce Qashqai pouvait se contenter d’à peine plus de 5 litres. D’où un bilan général qui est ressorti à 5,8 litres. Très proche des 5,5 litres annoncés par Nissan comme consommation moyenne. Une bonne raison pour renoncer aux Diesel, plus lourds, plus patauds, plus bruyants, plus chers à l’achat comme à l’entretien
Philippe Lacroix