Et encore... Automobile

Mitsubishi Pajero

Salut champion !

Après 36 ans de bons et loyaux services, avec 12 victoires sur le Dakar, record absolu, le Pajero va tirer sa révérence. Un Mitsubishi bientôt collector ? À partir de 34.492 € H.T..

En septembre 2018, le Pajero ne passera plus les nouvelles normes imposées et donc ne pourra plus être commercialisé. Apparu en 1982, il a forgé sa réputation très vite en devenant une référence dans le monde du rallye-raid, prouvant ses qualités de robustesse et de fiabilité associées à des performances exceptionnelles. Ses 12 victoires, entre autres, sur le Paris-Dakar, le vrai, le redoutable rallye africain, en est la preuve irréfutable. Mais le malus de 10.000 € qu'on lui impose décourage de toute façon sa clientèle qui se reporte sur le L200 puisque le pick-up est exonéré du système bonus-malus, étant considéré comme véhicule utilitaire. Ainsi, le Pajero court en version VU, donc deux places, demeure abordable, avec la possibilité de récupérer la TVA.

> Trois finitions et une seule mécanique
Alors pour un ultime essai, autant se mettre au volant de ce dernier dans sa finition la plus élaborée, arborant les fauteuils chauffants en cuir avec réglages électriques, la climatisation automatique bi-zone, la caméra de recul, la commutation automatique entre feux de route et de croisement, le système multimedia compatible Android Auto et Apple Car Play, et le toit ouvrant en verre. Extérieurement le Pajero de 4ème génération est arrivé en 2006 avec un toilettage en 2012 et une dernière retouche en 2016 concernant la calandre stylisée plus finement et l'apparition des feux de jour Leds dans la jupe avant, tandis qu'on note dans l'habitacle seulement le reconditionnement du grand écran central de la planche de bord. Côté motorisation, une seule mécanique subsiste, à savoir un 4 cylindres Turbo Diesel de 3,2 litres délivrant 190 ch et associé uniquement à une boîte automatique conventionnelle à 5 rapports.

> À emmener partout
Le Pajero ne fait aucun compromis sur le châssis ou les transmissions, et pour rappel, il conserve sa structure monocoque rigide et ses deux carrosseries : Court (3 portes, 2 ou 5 places) et Long (5 portes, 7 places). Les quatre roues sont indépendantes avec des doubles triangulations à l’avant et un train multi-bras à l’arrière. Comme sur tout bon 4x4 Mitsubishi qui se respecte, on peut choisir entre 2 ou 4 roues motrices permanentes, le blocage du différentiel central et la gamme de vitesses courtes grâce à un court levier sur la console, à droite du levier de vitesse. Sur la route, le Pajero court VU se comporte honorablement compte tenu de son poids de 2 tonnes et en mode uniquement propulsion, la direction est un peu flou, phénomène bien gommé dès qu'il est utilisé en transmission intégrale qui envoit 40% de couple sur le train avant.

> Un confort étonnant
La boîte auto à convertisseur de couple est un peu dépassée en terme de réactivité mais il est possible d'en reprendre les commandes manuellement. La consommation réelle tourne autour de 10 litres. En utilisation tout terrain et franchissement délicat rendu possible par le blocage de différentiel et les vitesses courtes, le Pajero montre tout son savoir faire et la consommation devient alors une notion accessoire. Une de ses grandes qualités réside dans un confort étonnant pour affronter les chemins défoncés, d'où une certaine indulgence à sa prise de roulis en virage. Un compromis facile à accepter étant donné que le Pajero est utilisé souvent comme un outil de travail et toujours avec la mission de pouvoir évoluer dans n'importe quelles conditions. Alors tenir compte de la santé et du bien être des passagers est primordial. Aussi, il est difficile de croire que Mitsubishi n'ait pas envisagé un descendant au Pajero !
Philippe Lacroix