Art & Culture Monaco

Stoffel Vandoorne, "Les compteurs sont remis à zéro !"

Champion du monde en titre, et vainqueur du dernier Monaco E-Prix, le pilote belge de l’écurie franco-américaine DS Penske s’apprête à arpenter le mythique circuit de Monaco, le 6 mai prochain. Dans le cadre d’une interview exclusive, le résident monégasque s’est confié sur son parcours et ses ambitions.

- Pourriez-vous nous parler de votre entrée en Formule E ?
C’est Toto Wolff, le patron de Mercedes, qui m’a proposé de les rejoindre en 2018, pour démarrer leur programme en Formule E. C’était un très beau challenge pour moi, et j’étais ravi de pouvoir intégrer ce projet dès son lancement. Toutes les équipes débutaient en formule électrique, on n’avait aucune expérience, on a tout découvert ensemble. On a dû se former, et apprendre énormément, que ce soit concernant l’aspect technique de la compétition ou en termes de pilotage. Tout était différent. Et aujourd’hui, 4 ans plus tard, quand je repense à ces débuts, je peux dire que ça a été un grand succès avec Mercedes.
En tant que champion du monde en titre, abordez-vous la saison différemment ?
Non, je ne dirais pas que l’approche est différente, car les compteurs sont remis à zéro. Même si, évidemment, commencer en tant que champion est toujours une bonne chose. Mais d’un autre côté, à chaque fois que tu es en piste, tu dois de nouveau performer et faire le job. Je garde l’expérience acquise, et le titre, je l’aurai pour toujours, ça c’est certain, mais rien n’est acquis. Aujourd’hui, le but est de gagner encore plus de championnats.

- Quels sont vos défis actuels ?
Dans le sport auto, il y a toujours pas mal de défis à relever. Pour moi, l’un des plus importants est la constance. Je me concentre pour être toujours au meilleur niveau, que ce soit physiquement, mentalement. Rester constant tout au long de la saison, c’est primordial. Mais il n’y a pas que ma propre performance qui compte quand il s’agit de gagner des courses. Pour réussir à donner le maximum, l’aspect technique de la voiture et plein d’autres petits facteurs comme la chance ou encore le fait de se sentir à l’aise au volant, sont indispensables.

- Comment abordez-vous le Monaco E-Prix dont vous êtes le vainqueur en titre ?
Pour moi, c’est la meilleure course de l’année ! C’est un E-Prix très spécial, et techniquement, c’est une course très intéressante, avec beaucoup de dépassements. En F1, c’est pratiquement les qualifications qui décident du résultat de la course. Alors qu’en Formule E, les pilotes peuvent vraiment batailler pour la victoire tout au long du circuit. Et puis, bien évidemment, le fait que j’habite Monaco rend également cette course très particulière. La veille, je dors dans mon lit et je prends mon scooter le matin pour me rendre au paddock… C’est quelque chose d’unique ! C’est un sentiment que je ne ressens sur aucune autre course.

- Au fil des années, le championnat a beaucoup évolué, quel est votre regard sur l’impact de la Formule E ?
En tant qu’ambassadeur du championnat, je suis bien évidemment sensible à son aspect écoresponsable, surtout dans un monde où les véhicules électriques prennent de plus en plus d’ampleur. L’ensemble des développements réalisés en Formule E se retrouve ensuite sur les voitures de route. L’impact est donc majeur. Il est vrai que le championnat électrique progresse, et grandit… Mais il ne faut pas oublier qu’il n’a que 9 ans, c’est encore un peu comme une "startup". Enfin, si l’on se penche du côté des constructeurs, on peut constater qu’ils sont nombreux à se concentrer à 100% dans l’électrique : c’est la preuve de la force et de l’intérêt de la Formule E.

- Avez-vous des adresses favorites en Principauté ?
On a la chance d’avoir beaucoup de choix ici, et de très bonnes adresses, mais si je devais citer mes préférées, je dirais le restaurant GAIA ou le Beefbar. Ce sont des endroits où j’aime passer du temps.


> Retour sur la saison 2022…

Dans le cadre de la 8e saison en Formule E, l’an dernier, Stoffel Vandoorne est resté chez Mercedes pour sa 4e saison en Formule E. Il s’est montré très solide en qualifications, en réalisant la première pole position de la saison et terminant respectivement 3e et 7e des deux courses d'ouverture en Arabie saoudite. Il a connu un week-end compliqué à Mexico, troisième course de la saison, en ne marquant aucun point. À Rome, il est en pole position de la première course et termine 3e, ne pouvant résister à Mitch Evans et à Robin Frijns. Après quatre week-ends, il est second du championnat du monde avec 46 points, à 3 points d'Edoardo Mortara.
Il remporte sa seule victoire de la saison à Monaco. À l'issue de la dernière course de la saison, à Séoul, le Belge est sacré champion du monde des pilotes de Formule E, avec plus de 30 points d'avance sur Mitch Evans (Jaguar Racing) grâce à 1 victoire, 8 podiums, aucun abandon et une seule course hors des points. Vandoorne, avec 213 points, bat le précédent record de points inscrits en une seule saison de Formule E (Jean-Éric Vergne : 198 en 2017-2018).