Art & Culture Monaco

Lukas Simonetto Nouveau talent des Ballets de Monte Carlo

Récemment intégré à la Compagnie des Ballets de Monte-Carlo, le danseur suisse Lukas Simonetto s'est confié lors d'une interview exclusive sur sa passion, son parcours et ses débuts aux côtés du chorégraphe-directeur Jean-Christophe Maillot.

- Comment est née votre vocation pour la danse ?
Ma mère est originaire de Prague et dès l’enfance, elle m’a initié à l’art théâtral et à l’univers des Ballets. Avec mon frère, elle nous emmenait de temps en temps au théâtre. Ce sont des souvenirs qui m’ont marqué mais c’est plus tard, un peu par hasard, que ma vocation s’est révélée. En assistant à un spectacle en famille, j’ai été touché par la prestation d’un danseur. Ma mère a remarqué mon émotion, et elle m’a proposé d'essayer. Ce n’était pas un sport que l’on pratiquait, du côté de mon père, nous sommes plutôt de grands fans de sports automobiles… Je découvrais donc quelque chose de très nouveau mais j’ai tout de suite aimé bouger sur de la musique. J'ai commencé par le contemporain et très vite je me suis mis à la danse Classique, la base de la danse, avant d’étendre mon répertoire.

- Quelles ont été les étapes de votre formation ?
J'ai grandi en Suisse, à Lausanne, et c’est à l’âge de 12 ans que j’ai démarré ma formation de danseur, à quelques kilomètres de là, dans la ville de Morges. Après deux premières années dans cette petite école de danse, j'ai poursuivi ma formation à Lausanne, au sein de l’AFJD dans un cursus danse-études. A l’époque, j’avais déjà l’ambition de faire une carrière de danseur professionnel et d’aller aussi loin que possible. J'ai eu la chance de rencontrer l’ancien danseur de ballet et chorégraphe Pierre Wyss, qui a intégré l’établissement la même année que moi. Il est devenu mon professeur et mentor. Par la suite, j'ai auditionné pour l'Académie de danse de Zurich (ZHdK) que j’ai intégré en 2017. Ce qui est amusant, c’est qu’aujourd’hui, nous sommes quatre danseurs au sein de la Compagnie des Ballets de Monte-Carlo à être issus de cette école, et avoir été formés par le même professeur, Oliver Matz, mais sans être de la même génération.

- En quoi Pierre Wyss est-il votre mentor ?
C’est une personne qui compte énormément pour moi. Il représente plus qu'un simple professeur, je le considère plutôt comme une figure paternelle. Il a toujours été très à l'écoute, et il m’a accompagné et soutenu dans les bons comme dans les mauvais moments. Aujourd’hui, il continue d’être très présent et ses conseils sont précieux pour moi.

- Comment s'est déroulée votre arrivée à Monaco ?
C’est un rêve qui est devenu réalité ! Je dois parfois me pincer pour réaliser que je ne suis pas en train de rêver (rires). Après avoir rejoint le Junior Ballet de Zurich en 2020, j’ai eu la chance, en 2023 de pouvoir auditionner pour les Ballets de Monte-Carlo. La compagnie faisait bien évidemment partie de mes objectifs de carrière mais quand je me suis rendue en Principauté, je n’y croyais pas vraiment… Pendant les auditions, j’étais très stressé et impressionné mais je me suis tout de suite senti à l’aise et à ma place. Tout le monde était très bienveillant. Cela s’est déroulé sur deux jours et quand j’ai appris que j’étais engagé, j’ai ressenti une très grande joie. C’était incroyable !

- Pourriez-vous nous parler de votre expérience sous la direction de Jean-Christophe Maillot ?
C'est intense ! (rires) Travailler aux côtés d’un chorégraphe aussi talentueux que Jean-Christophe est très inspirant. C’est un chorégraphe passionné et totalement dévoué à sa discipline, et c’est une motivation supplémentaire d'avoir une telle énergie en face de soi. Chaque chorégraphe a son style unique, mais je dirai qu’à travers le travail de Jean-Christophe Maillot, je redécouvre l'aspect théâtral et c’est quelque chose que j’aime énormément. Jean-Christophe Maillot permet à chaque danseur d'exprimer sa personnalité, ce qui est très puissant. Il pousse chacun de ses danseurs à exprimer leur propre identité à travers leur performance sur scène. Il n'incite personne à entrer dans un moule, bien au contraire. Dans ses créations tout a du sens, c'est très naturel, et c'est ce qui me plaît.

- A quoi ressemble votre quotidien au sein des Ballets de Monte-Carlo ?
Nous vivons des choses extraordinaires. Nous sommes récemment partis en tournée à Bangkok et en Corée. C’est fabuleux de pouvoir se produire dans ces pays et de vivre de telles expériences, à seulement 23 ans. Ces moments sont très importants, ils renforcent les liens que l’on peut nouer entre danseurs, et ils permettent de créer une atmosphère très positive. Chaque jour, c’est un plaisir de venir travailler et c’est quelque chose de précieux. Cette année, huit danseurs ont rejoint les Ballets et il y a beaucoup d'entraide entre les nouveaux et ceux qui sont présents dans la Compagnie depuis plusieurs années.

- Pourriez-vous nous parler des ballets qui seront présentés cette saison à Monaco ?
Oui, nous avons démarré les répétitions de La Valse, de George Balanchine et nous avons également commencé à travailler sur L'enfant et les sortilèges, le premier ballet que Jean-Christophe Maillot a produit après avoir pris la direction des Ballets de Monte-Carlo. Pour cette saison, il a repensé la chorégraphie et la scénographie pour offrir une nouvelle version inédite. Les répétitions sont intenses mais c’est formidable de pouvoir participer directement à l'une des créations de Jean-Christophe. C’est un honneur pour moi.


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