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Lionel Galfré, MonacoTech valorise l’innovation

Nommé directeur de MonacoTech en janvier dernier, Lionel Galfré est revenu pour Télé Monaco Magazine sur les missions et l’actualité de l’incubateur monégasque.

- Quelles sont vos missions et vos objectifs au sein de MonacoTech ?
Notre première mission : faire en sorte que des projets innovants puissent être accompagnés à Monaco pour en faire des projets viables économiquement et qui profitent à la fois au porteur de projet ainsi qu’à la Principauté via notamment la création d’emplois. On considère qu’une innovation, si elle n’est pas partagée et valorisée ne sert à rien. Mon rôle est de sélectionner parmi l’ensemble des candidatures les projets ayant du sens et un fort potentiel tout en restant fidèles aux valeurs portées par la Principauté. Comme par exemple dans le développement durable, l’environnement ou la santé numérique. Une fois ces projets identifiés et sélectionnés, notre objectif est alors de proposer aux startups un programme d’accompagnement sur-mesure, en mettant à leur disposition des outils. Nous devons faire en sorte qu’une idée remarquable soit également un produit lisible afin qu’il puisse trouver son public. Nous les accompagnons également dans la mise en place de levée de fonds ou pour leur recrutement.

- Pouvez-vous dresser un bilan des réalisations de Monaco Tech ?
L’incubateur a vu le jour fin 2017, on commence donc à avoir une visibilité sur ce qui peut marcher ici et comment cela peut fonctionner efficacement. Nous ciblons les candidatures qui sont en accord avec les valeurs de Monaco comme celles évoluant dans la CleanTech, Biotech, le numérique et les transports propres. Notre volonté est de faire en sorte que ces structures grandissent et se perfectionnent au sein de notre incubateur et qu’ensuite elles continuent de perdurer sur le sol monégasque. En 3 ans d’existence MonacoTech a hébergé plus de 25 startups, pour une valorisation estimée de plus de 100 millions d’euros. Plus de 15 millions d’euros de fonds ont été levés pour les 15 startups incubées avant le nouvel appel à projets de cette année, lequel a porté à 21 le nombre total de startups désormais présentes à MonacoTech.

- Pourriez-vous nous parler des nouvelles startups qui intègrent l’incubateur ?
Depuis septembre, six nouvelles entreprises nous ont rejoint. Air Ion, une entreprise venue de Suisse est spécialisée dans la conception de RUAVs (Rotorcraft-based Unmanned Aerial Vehicles) et d’un hélicoptère 100% électrique. La seconde travaille sur la sécurité des données numériques et la Principauté y est très attentive. Nous avons ensuite du développement durable et de l’écologie avec de la culture hors sol. De la RegTech (Services liés aux technologies innovantes dans le secteur bancaire) et un projet qui permet d’aider les sociétés à suivre la législation bancaire et ses évolutions presque journalières. Ou encore du Visual Entertainement avec la création de contenu 3D pour les plateformes numériques. Là encore, l’activité est liée à Monaco puisqu’elle s’intègre au développement de la 5G sur le territoire monégasque. Enfin "Carlo" une startup imaginée par un natif de Monaco développe une application pour soutenir et développer le commerce local.

- D’où viennent les porteurs de projets qui intègrent MonacoTech ?
Lors de la dernière sélection, nous avons eu 38 candidatures. Les porteurs de projets viennent de nombreuses destinations dont le Moyen et Proche Orient, la Russie, l’Angleterre, l’Italie, la France... Nous accueillons de nombreuses nationalités.
Est-ce que les startups échangent entre elles au sein de l’incubateur ?
Oui, et cela fait partie de nos missions. Pour cela, nous organisons des évènements permettant de créer des liens et une véritable communauté. Nous souhaitons que les gens échangent et que cela puisse donner naissance à de nouvelles collaborations. C’est l’une de nos propriétés.

- Quelles sont vos prochaines échéances ?
La Covid-19 a évidemment bouleversé notre calendrier. Nous espérons cependant démarrer rapidement des travaux pour la création d’un petit laboratoire de biologie dans nos locaux, au service de nos entités. Ou encore être présent au salon Ever avec des startups évoluant dans le domaine du durable, et à plus long terme participer à l’Exposition Universelle de Dubaï qui a été reportée d’un an. Nous y participerons pour que nos startups puissent nouer des contacts commerciaux, financiers ou industriels. Tout au long de l’année, nous organisons également un certain nombre d’évènements au sein de MonacoTech pour renforcer la cohésion, intégrer les nouvelles entreprises et échanger avec des experts autour de différentes thématiques, et ce, dans le but d’aider les entrepreneurs sur des problématiques ou des questions qu’elles rencontrent, comme le marketing, le digital, la comptabilité ou encore la levée de fonds, les ressources humaines ou la propriété intellectuelle.

- Peut-on dire que Monaco est une terre de startup ?
Avant de parler de terre de startup je dirais avant tout d’entrepreneurs. Je dirais donc "Terre d’entrepreneuriat". Les forces à Monaco sont uniques : entre autres, le nom Monaco qui à travers le monde est connu et associé à l’excellence, le tissu économique dense et riche de savoir-faire, les opportunités inégalées de networking avec des contacts clés. Oui, Monaco dispose d’atouts favorables à l’entrepreneuriat innovant. MonacoTech est là pour les mobiliser.