Art & Culture Monaco

La sirène de Shimabuku... et autres histoires

[ 19|02 > 10|10 ]
Les installations et textes de l’artiste japonais sont réunies à Monaco par Célia Bernasconi à la Villa Paloma.

À la manière d’un poème épique, l’exposition "La Sirène de 165 mètres et autres histoires" relate les aventures de l’artiste Shimabuku à travers le monde, de son Japon natal à la Principauté de Monaco, en passant par le Brésil, l’Australie et de nombreux autres pays. Les textes de l’artiste constituent le fil narratif d’un parcours qui rassemble une vingtaine d’installations, films, sculptures, photographies, réalisés depuis une trentaine d’années.

Shimabuku est né à Kobe en 1969. Il a étudié au College of Art d’Osaka puis à l’Art Institute de San Francisco avant de s’installer en 2004 à Berlin où il a vécu douze ans. Depuis 2016, il vit à Naha, sur l’île japonaise d’Okinawa dont sa famille est originaire.

Des œuvres les plus anciennes conçues dans la région de Kobe, dont il compare volontiers la topographie à celle de la Riviera, aux toutes dernières installations produites à Monaco, Shimabuku développe un travail nourri par l’attention profonde qu’il porte à son environnement. Au fil de ses voyages, il s’approprie des éléments du paysage ou de la culture populaire pour mener des actions poétiques expérimentales associant avec humour performance, musique ou cuisine.

Lorsqu’il découvre à Fukuoka la légende et les reliques d’une sirène dont le corps mesurait 165 mètres de long, il décide de s’approprier et de prolonger cette histoire et s’achète une longue corde mesurant, elle aussi, 165 mètres. Emmenée tout autour du monde, cette corde lui permet de se rapprocher de la femme-poisson et devient un vecteur qui relie la fiction au réel, le passé au présent, et le Japon aux différents pays dans lesquels l’œuvre est présentée. Acquise par le Nouveau Musée National de Monaco en 2018, l’installation "Je voyage avec une sirène de 165 mètres" (1998 - en cours) constitue le point de départ de l’exposition et s’enrichit de nouveaux artefacts produits à Monaco par différents artisans invités à s’approprier cette histoire à leur tour.

> "Un écho à la situation internationale"

"Shimabuku aurait dû venir à Monaco à la fin du mois de mars 2020 pour commencer la production des pièces, l’exposition était programmée en juillet mais nous avons dû la repousser à l’automne puis au printemps 2021" affirme Célia Bernasconi, la commissaire de l’exposition. "Le travail mené par Shimabuku depuis 30 ans fait étrangement écho à la situation internationale actuelle. Il parle de réparation, de résilience, mais aussi de rencontres et de voyages. C’est une aubaine de travailler avec lui en ce moment, car son travail entraîne un état méditatif et nous engage à remettre en question l’attention que nous portons à notre environnement, aux éléments naturels, aux animaux, aux hommes et femmes d’autres cultures" assure la commissaire.

19/02/2021
Nouveau Musée National de Monaco - Villa Paloma
www.nmnm.mc