Art & Culture Alpes Maritimes

Nicolas Vanier, François Cluzet

Tous deux ravis de leur 1ère collaboration sur L'école buissonnière, Nicolas Vanier - le réalisateur - et François Cluzet - le comédien - n'ont pas hésité à se relancer ensemble dans une nouvelle aventure cinématographique.
Adapté des romans de la collection Bibliothèque rose et du feuilleton télévisé, ce film familial raconte la rencontre entre un poney star d'un cirque et la jeune Cécile. Après avoir découvert que l'animal était maltraité, l'enfant bravera tous les dangers pour le sauver. L'occasion pour Nicolas Vanier de nous offrir de magnifiques images dont il a le secret mais aussi de nous alerter une fois encore sur les dangers que l'Homme fait constamment courir à la nature...

- "Poly", un film utile...
Nicolas Vanier : Même si je n'ai pas la prétention de pouvoir changer le monde avec un film, j'ai toujours espoir de réussir à faire passer quelques messages à un large public... Poly traite de façon très large la relation de l'homme à la nature et plus précisément de l'homme à l'animal. Cette question est malheureusement brûlante d'actualité avec les mutilations dont sont victimes énormément de chevaux en ce moment...
C'est incroyable de voir qu'en 2020 il y a encore des animaux d'élevage qui n'ont pas la place nécessaire pour se retourner dans une cage où ils passent toute leur vie ! Tant que ça existera, il sera primordial d'en parler pour que tout le monde comprenne l'importance du respect de l'animal.

- Nicolas Vanier, le réalisateur...
François Cluzet : Les gens s'imaginent que pour bosser dans le cinéma il faut avoir un ego surdimensionné alors qu'à l'inverse, pour être capable de créer un "groupe", il ne faut en aucun cas être individualiste... Faire un film, c'est un travail collectif qui repose en grande partie sur le metteur en scène. Avec Nicolas, il est impossible qu'un tournage se passe mal car il a une humanité sincère qui transpire dans chacun de ses actes... C'est d'ailleurs pour ça qu'il est capable de proposer un film comme Poly où les rôles principaux sont tenus par des enfants et des animaux ! (rires) C'est le cas de figure le plus compliqué car si un enfant ou un animal ne se sent pas en confiance, il ne fera rien !

- Être un acteur qui a le choix...
François : Quand quelqu'un qui me rend heureux au travail me propose de tourner, je n'ai aucune raison de refuser ! Que j'aie le rôle principal ou non, rejoindre ces gens qui m'embellissent à l'intérieur et me rendent plus léger est une évidence !
Il faut, peu importe le nombre de scènes que l'on a, s'évertuer à donner le meilleur de soi pour essayer de rendre son partenaire meilleur à son tour... Il faut lui offrir quelque chose de tellement sincère et spontané qu'en recevant ça, il répondra instinctivement avec la même générosité et la même nécessité à poursuivre cet échange ! En tant que comédiens, on ne vient pas pour s'exposer devant des caméras, on vient pour se mettre au service de l'imagination d'un réalisateur qui, lui aussi, ne sera que meilleur si on lui donne tout ce qu'on a... C'est un cercle vertueux !
L'acteur doit savoir se faire oublier, il n'est pas là pour faire son numéro... L'Actors Studio - qui a emprunté le savoir-faire du russe Stanislavski - ne s'y est pas trompé en apprenant à ses élèves qu'il ne fallait pas composer son rôle mais le vivre... Ça rend le jeu organique car tout votre corps est dans la situation...

- Chaque film apporte quelque chose au comédien...
François : Je suis obsédé par le fait de devenir plus léger, peut-être parce que j'ai eu un passé un peu lourd... Et sincèrement, Poly comme tous les autres films que j'ai pu tourner avant, m'aide à y parvenir... Jouer et partager me rend profondément heureux ! J'ai ce que je rêvais d'avoir, je suis apprécié des spectateurs, j'ai un peu de succès, je suis demandé par des réalisateurs, je peux me permettre de choisir mes films, j'ai la chance de pouvoir m'essayer à tous les registres... Chaque rôle et chaque rencontre m'a nourri et fait grandir...