Art & Culture Alpes Maritimes

Les 13 desserts du Noël provençal

Avant le 20e siècle, aucun code ne régissait ces desserts et chaque famille faisait suivant ses moyens. Pour sauvegarder le patrimoine provençal, une liste a été créée, et il a été décidé qu’en l’honneur du Christ et de ses apôtres, le nombre de desserts serait treize.

Les Treize desserts sont pour les Provençaux une tradition importante en cette période de l’année. Elle parle, même à ceux qui ne sont pas croyants, d’amour, de famille, de partage et de chaleur. Cette tradition dit d’où l’on vient, raconte un passé, raconte des vies… Pour ne pas oublier les grands-parents, les arrière-grands-parents et les autres, ceux qu’on n’a pas connu car nous n’étions pas nés, mais dont nous avons entendu parler, dont on nous a raconté des anecdotes, des bouts de vie… un passé, notre passé, notre histoire et aussi notre avenir.

Parmi ces desserts, certains sont immuables et ont des représentations symboliques fortes :
- les mendiants (amandes, raisins secs, noix ou noisettes et figues sèches) représentent les ordres religieux mendiants.
- le nougat blanc pour les bons jours de l’année et le nougat noir, pour les jours plus sombres.
- la pompe, le gibassié ou la fougasse, suivant les régions, remplacent le pain de façon gourmande.
- le verdaou (melon vert) que l’on conservait autrefois au grenier depuis l’été
- des dattes, fruit venu du Moyen-Orient, évoque à la fois l’endroit où est né Jésus et aussi les Rois Mages et le luxe de leurs cadeaux offerts après la naissance.
Puis, chacun ajoute des fruits frais (pommes, poires, mandarines ou oranges) ou des confiseries (calissons, fruits confits, pâte de coing), chocolats, …

Il faut se souvenir, quand on évoque cette tradition, que les Provençaux étaient souvent pauvres mais travaillaient la terre. Ce qui se retrouvait donc sur la table de Noël, était ce que l’on avait cultivé, cueilli ou conservé. Par exemple, on ramassait, à la fin de l’été, de belles grappes de raisins mûrs et on les mettait à sécher au grenier. On devait régulièrement retirer les grains moisis afin que ceux-ci ne contaminent pas le reste de la grappe. Idem pour le verdaou que l’on conservait sur un lit de paille. Le nougat noir se faisait à la maison avec des amandes que l’on ramassait à la campagne. Bien sûr, chacun faisait la pâte de coing et la gelée qui étaient présentes sur cette table.